COP23 : « Nous ne lâcherons rien » sur l’accord de Paris, affirme Macron

COP23 : « Nous ne lâcherons rien » sur l’accord de Paris, affirme Macron

Lors de la 23e Conférence des Nations unies sur le climat, Emmanuel Macron et la chancelière allemande, Angela Merkel tentent de relancer la dynamique pour le climat. Entre urgence climatique et tension politique la COP23 se déroule dans un climat tendu. Le chef de l’État « souhaite que l’Europe se substitue aux Américains » dans le financement du GIEC.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont tenu des discours volontaristes sur la lutte contre le réchauffement climatique. La première Conférence des Nations unies depuis l’élection de Donald Trump se déroule dans un climat de tensions. La COP23 est marquée par les rapports alarmants publiés par les scientifiques, les multiples catastrophes climatiques de cette année et la réticence des États-Unis à lutter pour le climat. La représentation officielle des États-Unis a fait face à une délégation américaine fermement engagée sur la lutte contre le réchauffement climatique.

« L’accord de Paris signé il y a presque deux ans (…) est un point de départ auquel nous tenons et sur lequel nous ne lâcherons rien » a affirmé Emmanuel Macron à la tribune de la COP23. Le chef de l’État critique en sous texte la décision de Donald Trump de sortir de l’accord de Paris. Emmanuel Macron a également fustigé « la décision des États-Unis de ne pas garantir le financement » du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le président de la République « souhaite donc que l’Europe se substitue aux Américains » dans le financement du GIEC.

Lire aussi : COP23 : les objectifs des 2 degrés s’éloignent dangereusement

« Si nous continuions comme nous faisons aujourd’hui (…) ça veut dire que nous acceptons tacitement que nombre de peuples qui sont là représentés disparaîtront » s’alarme Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a souligné l’un des principaux objectifs de la COP23 à savoir « la mise en œuvre effective des accords de Paris. » Fort d’un rapport publié en amont de la COP23, le patron de l’ONU Environnement alertait sur le fait que « les engagements pris à Paris couvrent seulement un tiers des mesures nécessaires pour éviter les conséquences les plus dramatiques des changements climatiques. » Le président de la République a par ailleurs annoncé sa volonté de voir la mise en place d’un « prix plancher du CO2 en Europe » de l’ordre « de 30 euros la tonne. » Emmanuel Macron s’est félicité des engagements français en matière d’environnement et notamment de la loi hydrocarbure portée par Nicolas Hulot. Le report du délai pour ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % avait pourtant déclenché la colère des écologistes.

Lire aussi : Fin des hydrocarbures en France en 2040 : le Sénat remanie la loi Hulot

La double représentation américaine

Washington a réaffirmé son choix de se retirer de l’accord de Paris et de soutenir les énergies fossiles. Mais la délégation américaine côtoie une coalition américaine rangée sous  le slogan We are still in (nous sommes toujours dans l’accord de Paris). 2.500 représentants d’États, d’entreprises et d’ONG constituent cette autre délégation. Parmi ces membres, l’ancien maire de New York, Mike Bloomberg et le gouverneur de Californie, Jerry Brown, ont eux lancé l’initiative America’s Plegde pour réunir les acteurs du changement climatique. Lors de son discours Angela Merkel  se réjouit « de cette initiative parce qu’elle souligne l’importance accordée à l’environnement dans la société américaine peu importe la décision du président Trump de quitter l’accord de Paris. »

Mike Bloomberg dit ne pas prêter attention à ce que Washington dira pendant la COP23. Preuve de la tension ambiante, en marge de la conférence de la Maison Blanche sur les énergies fossiles, la gouverneure de l’Oregon a déclaré que « peu importe à quel point Donald Trump tweete, il peut s’y arracher les doigts, il ne nous arrêtera pas. Aux États-Unis, ce sont les États qui dirigent. » Les États américains contre l’État américain ? C’est bien le bras de fer qui se profile. L’America’s Pledge regroupe quinze États qui représentent 40 % de l’économie étasunienne. À noter que les États-Unis –deuxième pollueur mondial - sont les seuls à ne pas avoir signé l’accord de Paris. Emmanuel Macron espère, lui, que « les villes et le secteur privé américain sauront compenser la totalité de l’engagement américain. »

 

Dans la même thématique

FRA : Paris : Rentree scolaire 2021
6min

Société

Un rapport du Sénat propose d’expérimenter la carte « famille monoparentale »

Dans un rapport consacré à la monoparentalité, la délégation sénatoriale aux droits des femmes alerte sur le manque de reconnaissance de ce modèle familial, qui concerne pourtant un quart des familles françaises. Les élus formulent différentes propositions, notamment pour améliorer les prestations sociales dont peuvent bénéficier les parents qui élèvent seuls leurs enfants.

Le

COP23 : « Nous ne lâcherons rien » sur l’accord de Paris, affirme Macron
6min

Société

Familles monoparentales : Adeline, maman solo, vit dans la crainte de la paupérisation

Les familles monoparentales représentent aujourd’hui un quart des familles en France et sont plus susceptibles que les autres de tomber dans la précarité. Une mission d’information menée par la sénatrice socialiste de Paris Colombe Brossel a travaillé pendant plusieurs mois sur la monoparentalité et propose la création d’un statut pour ces parents solos.

Le

COP23 : « Nous ne lâcherons rien » sur l’accord de Paris, affirme Macron
8min

Société

Narcotrafic : François Molins fait part de son « incompréhension majeure », après les reproches d’Éric Dupond-Moretti aux magistrats marseillais

Auditionné par la Commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic, l’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins, est revenu en préambule, sur le « recadrage » d’Éric Dupond-Moretti à l’encontre des magistrats du tribunal judiciaire de Marseille, faisant part de son « incompréhension majeure », et dénonçant un comportement « aux antipodes de l’office d’un garde des Sceaux ». Sur le sujet précis du narcotrafic, l’ancien magistrat a également alerté sur un trafic présent « partout », appelant à s’attaquer à sa « dimension patrimoniale ».

Le

COP23 : « Nous ne lâcherons rien » sur l’accord de Paris, affirme Macron
2min

Société

Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel menacé de mort : « C’est l’échec de la République ! »

L’annonce du départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après une altercation avec une élève pour qu’elle enlève son voile a été interprété par le président de la commission des lois, François-Noël Buffet (LR) appelle à former l'ensemble de la communauté éducative « à la laïcité telle que nous la concevons ».

Le