« Il est impératif que tout soit transparent pour essayer de générer la confiance nécessaire pour accéder à la vaccination ». Tel est le constat de Christelle Ratignier-Carbonneil, candidate à la direction générale de l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Auditionnée par la commission des Affaires sociales du Sénat, l’actuelle directrice générale adjointe de l’ANSM est revenue sur le contexte sanitaire exceptionnel, et sur les mesures que prendra l’agence dans le cadre de la mise en circulation à venir du vaccin contre la Covid-19, alors que le Royaume-Uni vient d’annoncer l’autorisation du vaccin sur le territoire.
« Les enjeux immédiats de l’agence sont évidemment liés à la situation sanitaire exceptionnelle », a soutenu Christelle Ratignier-Carbonneil. « L’agence en tant que service public et agence de sécurité sanitaire s’organise pour répondre aux missions liées à ce contexte. Il s’agit d’adapter nos procédures à l’urgence actuelle pour accélérer la mise à disposition, la mise au point, l’autorisation et la mise à disponibilité de vaccins contre la Covid-19 dans le respect des normes de qualité, d’innocuité et d’efficacité ». La directrice générale adjointe a tenu à rappeler que, contrairement au Royaume-Uni, l’autorisation et la mise en circulation du vaccin sur le territoire dépendaient d’une autorisation à l’échelle européenne et d’une distribution harmonisée sur l’ensemble du territoire européen.
Une information suivie des potentiels effets indésirables
Interrogée sur la confiance vacillante de la population française envers ce vaccin, Christelle Ratignier-Carbonneil a défendu la nécessité d’une transparence totale et d’une vigilance sans faille. « Bien que développés à une vitesse sans précédent, ces vaccins ne seront autorisés que s’ils sont sûrs, efficaces et de bonne qualité », a-t-elle assuré. « Comme tous les médicaments, il est évident qu’il faut les suivre et qu’ils soient étroitement surveillés après leur autorisation. D’autant plus avec un accès précoce. Dans le cadre de la mise à disposition en France d’un ou plusieurs vaccins contre la Covid-19 l’ANSM mettra en place un dispositif de surveillance renforcée dédié, dans une transparence la plus grande possible. »
Ce dispositif s’appuiera sur une dimension de pharmacovigilance, précise la future dirigeante de l’ANSM, en facilitant l’accès à la connaissance des données sur le vaccin et des potentiels effets indésirables. Une publication hebdomadaire de l’ensemble des effets indésirables déclarés liés aux vaccins sera donc mise à disposition sur le site de l’ANSM. « La transparence est un élément majeur et indispensable pour générer la confiance et une information claire », conclut Christelle Ratignier-Carbonneil.