Covid-19 : « J’aurais préféré vivre cette période en France » témoigne cette Française expatriée à Londres
Et si vivre la crise du covid-19 en France était moins pénible que dans d’autres pays ? Confinée depuis le 11 décembre dernier avec ses deux enfants, cette Française expatriée à Londres, décrit un quotidien fait d’anxiété et d’incertitude, sur fond de surveillance. Interrogée dans l’émission « dialogue citoyen » Lucie Paye apporte un témoignage en décalage avec les critiques récurrentes adressées à l’exécutif français dans la gestion de la crise.

Covid-19 : « J’aurais préféré vivre cette période en France » témoigne cette Française expatriée à Londres

Et si vivre la crise du covid-19 en France était moins pénible que dans d’autres pays ? Confinée depuis le 11 décembre dernier avec ses deux enfants, cette Française expatriée à Londres, décrit un quotidien fait d’anxiété et d’incertitude, sur fond de surveillance. Interrogée dans l’émission « dialogue citoyen » Lucie Paye apporte un témoignage en décalage avec les critiques récurrentes adressées à l’exécutif français dans la gestion de la crise.
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Par Nils Buchsbaum

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« Vu d’ici on envie la France terriblement parce que j’ai deux enfants qui n’ont pas été à l’école depuis le 11 décembre. » Confinée depuis le mois de décembre, l’Angleterre est l’un des pays comptant le plus de décès. Lucie Paye confie que « la situation est vraiment dure. Elle donne lieu à beaucoup de souffrance parmi les enfants et aussi parmi les adultes. On vit un confinement dur avec en plus une ambiance qui devient désagréable parce que les gens deviennent paranoïaques. De plus, le gouvernement a lancé une campagne de communication très culpabilisante qui incite un peu les gens à la délation. » « La vaccination donne un espoir et tout le monde se raccroche à cela ». Depuis l’annonce de l’arrivée de la vaccination, Boris Johnson et son gouvernement misent ont tout misé sur le vaccin. Plus de 18 millions de Britanniques ont reçu une première dose. En effet, « l’Angleterre a pris le pari de réaliser une première injection et 8 à 9 semaines plus tard la deuxième. C’est un pari complètement différent de celui de la France. Heureusement, et ça, on ne le savait pas quand le pari a été pris, la première injection semble donner une certaine immunité. C’est un espoir et tout le monde se raccroche à ça. »

« Si le variant britannique n’est pas le variant d’un autre pays c’est parce qu’ils ont la meilleure capacité de séquençage du monde. Ils l’ont vu avant les autres. »

Le Royaume-Uni a entamé un lent déconfinement jusqu’à l’été

Le lundi 22 février, Boris Johnson a annoncé le calendrier d’un déconfinement très progressif. « Les écoles rouvriront le 8 mars, avec un système de tests. Les adultes restent cependant confinés jusqu’au 29 mars, date à laquelle ils pourront se réunir en extérieur par groupe de six au maximum. Les boutiques non essentielles rouvriront le 12 avril et le 29 mai on aura le droit d’inviter 6 personnes chez soi » déclare Lucie Paye. L’horizon d’un possible retour à une vie plus normale est fixé au 21 juin. Lucie paye aurait « préféré vivre cette période en France. » Mais pour Jean Yves Lecomte, sénateur socialiste représentant les Français établis hors de France, « tous les gouvernements ont fait des erreurs. Mais la Grande Bretagne a aussi des capacités. » En effet, ce pays doté d’infrastructures scientifiques très performantes a identifié le premier le variant sur son sol « Si le variant britannique n’est pas le variant d’un autre pays c’est parce qu’ils ont la meilleure capacité de séquençage du monde. Ils l’ont vu avant les autres. » « Beaucoup de Français sont rentrés en France pour Noël et ne sont pas repartis compte tenu du contexte de confinement en Angleterre ». Relativement aux mesures prises par le gouvernement britannique, Jean-Yves Lecomte considère que « le gouvernement français a beaucoup improvisé. Mais après le premier confinement ne pas avoir fermé les écoles compte tenu des effets psychiatriques que cela déclenche chez les enfants était une bonne décision. D’autre part, ne pas avoir mis en place une politique de tests qui engendre une quasi-privation de liberté totale comme cela s’est vu dans d’autres pays a évité à des gens qui sont malades de s’empêcher d’aller voir un médecin pour pouvoir continuer à travailler. »

Un sénateur bloqué à Paris depuis le 23 décembre

Olivier Cadic, sénateur centriste représentant les Français établis hors de France, « comprend la situation de Lucie Paye » car il vit lui-même à Canterbury dans l’Est de l’Angleterre et ne peut rentrer chez lui depuis de longues semaines. Il est bloqué à Paris depuis le 23 décembre. Il pense aussi qu’il est plus facile de passer cette période en France. « Beaucoup de Français sont rentrés en France pour Noël et ne sont pas repartis car compte tenu du contexte de confinement cela ne donne pas envie. Et de nombreux Français expatriés avec qui il est en contact confient mal vivre « de ne plus pouvoir revenir librement en France ». Il s’est d’ailleurs entretenu avec l’ambassadeur du Royaume-Uni en France pour lui parler de la situation de ces Français qui vivent entre deux pays. Ce dernier aurait répondu que pour l’instant l’objectif est d’empêcher tout aller-retour pour éviter une flambée des contaminations.

Retrouvez l’intégralité de l’émission Dialogue citoyen en replay ici

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