La nomination du nouveau ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer il y a quelques jours, a été l’occasion pour Sonia Mabrouk, de faire parler de l’école à l’écrivain Daniel Picouly : « Comme il n’y a plus ni gauche, ni droite, on va peut être avoir une école qui va être débarrassée des oripeaux de l’idéologie » s’amuse-t-il tout d’abord.
Quand on l’interroge sur la querelle autour de l’Histoire qui doit être ou non enseignée comme « récit national », l’ancien professeur d’économie est catégorique : « Il n’y a pas à être pour ou contre la promotion du roman national. Il y a toujours un roman national. L’histoire est faite de romans nationaux successifs. C'est-à-dire que le politique a tendance à s’emparer de l’histoire (…) Le roman national, c’est toujours celui des autres. Quand on le critique c’est qu’il ne correspond pas au sien ».
Daniel Picouly n’oublie pas d’intégrer les parents dans le processus de réussite de l’élève : « Les parents ne doivent pas être dépossédés de l’école. Ce qui me paraît très important c’est qu’à la maison, [ils] puissent suivre et aider leurs enfants (…) Un enfant qui ne peut pas demander à son père ou à sa mère de l’aider pour ses devoirs est déjà un enfant en difficulté ou qui doute peut être de l’école et de la transmission ».
L’écrivain, qui a été un cancre, a pourtant adoré l’école : « Je rêvais d’y rester tout le temps (…) On avait en face de nous des gens qui nous aimaient [les professeurs NDLR]. Et je dis souvent à mes élèves « L’école c’est le dernier lieu où vous allez être calottés, mais avec amour. Dehors, vous le serez mais sans amour ». Et tant qu’on sent que la sévérité des gens qui sont en face, est à base d’amour, de respect, d’envie de vous conjuguer au futur, moi ça me va ». « Je suis ce que je suis grâce à l’école » ajoute-t-il.
OVPL : interview intégrale de daniel Picouly
Interview intégrale de Daniel Picouly