De l’anti communisme, à l’islamophobie…petite histoire de l’extrême droite en Europe

De l’anti communisme, à l’islamophobie…petite histoire de l’extrême droite en Europe

La percée du populiste néerlandais, ouvertement islamophobe, Geert  Wilders aux dernières élections législatives du Pays Bas illustre la persistance du discours nationaliste en Europe. Pour autant, celui-ci a évolué mais sans jamais vraiment disparaitre. Des nostalgiques du nazisme et du fascisme italien aux partis d’extrême droite populistes, l’info dans le rétro revient cette semaine sur les mouvements identitaires et xénophobes.
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Par Béatrix Moreau, Pierre Bonte-Joseph

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Le décès de Benito Mussolini n’a pas signé celui du fascisme. Dès 1946 les héritiers du Ducce créent le parti néo fasciste italien MSI (Mouvement social italien). Sur ces images de 1957, des nostalgiques portent la dépouille du dictateur dans un nouveau tombeau.

Une nostalgie qui met en avant les aspects jugés positifs comme « la législation sociale » ou les réussites techniques du régime, estime François Durpaire,  historien.

L’Allemagne n’échappe pas à la règle. 20 ans après la fin de la 2nd Guerre Mondiale, le NPD –néonazi- fait des percées électorales importantes. Une influence qui dépasse les frontières nationales, pour l’historien Grégoire Kauffmann « le MSI est l’un des grands inspirateurs du FN lors de sa création en 1972 ». Puisant dans le même vivier idéologique, leur combat est celui de l’identité et leur cible principale le communisme. De ces points communs naissent une union des partis d’extrême droite en 1979, en vue des élections européennes. C’est « l’International des nationaux » sourit François Durpaire.

Extrait -L'Info dans le Rétro- La nostalgie du fascisme
02:05

 

Faire évoluer le discours

Jusqu’en 1989, le FN « dénonce régulièrement le péril socialo-communiste » rappelle Grégoire Kauffmann. Avec la chute du bloc soviétique et la fin de la guerre froide, le parti d’extrême droite opère un « virage vers les classes populaires pour devenir un parti anti-système » analyse François Durpaire.

Le second tournant idéologique, selon lui, a lieu suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, perpétrés par Al-Qaida. Le discours anti-immigration cible à présent les musulmans et l’historien observe alors une « islamophobisation globale de ces partis ».

Dénoncés comme « populistes », ces partis s’accommodent finalement bien de cette étiquette estime François Durpaire « puisqu’après tout, ça les place du coté du peuple » sans avoir pour autant totalement abandonné la dimension nationaliste et xénophobe de leur histoire.

 

1er diffusion le 17 mars à 23h
 

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