Les piscines de refroidissement de l’usine de retraitement de La Hague, qui centralisent l’accueil de déchets nucléaires, ne seront bientôt plus suffisantes. Leurs capacités de stockage seront saturées dès les années 2030, selon les projections d’Orano (ex-Areva).
À l’occasion d’une table ronde organisée au Sénat sur la gestion et le stockage des déchets nucléaires, plusieurs sénateurs, comme Jérôme Bignon (Somme) ou Rémy Pointereau (Cher), se sont interrogés sur un nom de plus en plus évoqué dans la presse depuis l’hiver : Belleville-sur-Loire.
Selon le site Reporterre qui a révélé l’information le 13 février, la commune du Cher, où se trouvent deux réacteurs nucléaires, cocherait toutes les cases pour pouvoir accueillir un nouveau site d’entreposage de déchets radioactifs.
Présent au cours des débats à la Haute assemblée, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Pierre-Franck Chevet a répété qu’à l’heure actuelle, un « dialogue technique » était « engagé » avec l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) et EDF.
Un site conçu pour durer 100 ans
Officiellement saisie, l’ASN étudie en ce moment les « grandes caractéristiques de sûreté » d’un tel équipement, sans toutefois connaître la localisation précise. « Ils n’ont pas formellement – à ma connaissance – choisi le lieu », a répété le président de l’ASN, tout en évoquant, lui aussi, ces bruits de couloirs. « Moi aussi j’ai entendu beaucoup parler de Belleville », a-t-il répondu aux sénateurs.
Le directeur général de l’IRSN a précisé quant à lui que ce projet de piscine centralisée bis aurait une « capacité un peu plus petite que La Hague », « de l’ordre d’une vingtaine de milliers d’assemblages ». Le futur site d’entreposage de déchets aura une durée de vie de 100 ans, selon Jean-Christophe Niel.
Déchets nucléaires : la nouvelle piscine d'entreposage aura une « capacité un peu plus petite que La Hague », selon le DG de l'IRSN
Outre les impératifs de sécurité visant à se prémunir contre des scénarios catastrophes de type 11 septembre ou Fukushima, d’autres points sont encore à l’étude selon le numéro 1 de l’IRSN, allant de la taille des bassins au niveau de résistance à un séisme. Pour ce dernier cas de figure, la « question est loin d’être tranchée aujourd’hui », a-t-il indiqué.