Le nombre de démissions a triplé chez les professeurs stagiaires du 1er degré. C’est ce qu’a montré un rapport sénatorial sur le budget de l’Education nationale dévoilé en novembre dernier. Pourquoi le malaise des enseignants est-il si fort aujourd’hui ? Myriam Fouasse-Robert, était professeure d’anglais en collège et lycée près de Tours. Elle qui voulait être prof depuis l’adolescence a fini par déchanter : « J’ai enseigné 9 ans au total. Sur ces 9 ans, je n’ai jamais réussi à obtenir de poste fixe. J’étais titulaire sur zone de remplacement (TZR) (…) Je faisais des remplacements à l’année systématiquement sur un établissement différent à la rentrée ». Elle souffre alors du manque de stabilité de ses postes : « De devoir changer tous les ans d’établissements, ça veut dire savoir trois, quatre jours avant où l’on va être envoyé, donc impossible de préparer ses cours à l’avance ». Il faut également que l’enseignante se refamiliarise chaque année avec un nouvel établissement, de nouveaux collègues, de nouveaux élèves etc. « Ce qui est aussi frustrant c’est qu’on n’a aucun suivi de ses élèves dans le temps. On ne sait pas ce que deviennent [ceux] qu’on va quitter au moi de juin » déplore-t-elle.
C’est durant les mois de novembre-décembre, en pleine année scolaire, que le déclic se fait pour Myriam Fouasse-Robert : « Je me suis retrouvée dans un lycée où je ne me plaisais pas du tout, où j’avais une charge de travail énorme. Je remplaçais un collègue qui avait beaucoup de classes, avec beaucoup de travail à préparer (…) Je me suis dit : c’est plus possible, l’année prochaine, il faut absolument que je fasse autre chose ».
Aujourd’hui, Myriam Fouasse-Robert, qui a quitté l’Education nationale en 2012 et est en disponibilité depuis 5 ans, a créé sa structure d’oenotourisme sur l’appellation Vouvray, il y a deux ans et demi.