Face à l’augmentation de la population de loups : l’exécutif promet de nouvelles mesures
Alors que le nombre de loups a augmenté cette année en France, le sénateur Cyril Pellevat a demandé des avancées au gouvernement. Le ministre de l’Agriculture a promis davantage de moyens pour encadrer leur population et de discuter d’un changement du statut du loup au niveau européen.

Face à l’augmentation de la population de loups : l’exécutif promet de nouvelles mesures

Alors que le nombre de loups a augmenté cette année en France, le sénateur Cyril Pellevat a demandé des avancées au gouvernement. Le ministre de l’Agriculture a promis davantage de moyens pour encadrer leur population et de discuter d’un changement du statut du loup au niveau européen.
Public Sénat

Par Jérémy Heintzmann

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Fin juin, le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé que la population de loups gris était estimée à 921 individus en France à la sortie de l’hiver 2021-2022, contre 783 loups l’année précédente.
Concernant cette hausse, le sénateur (LR) Cyril Pellevat a interpellé le ministre de l’Agriculture lors d’une séance de questions orales début août. « Le seuil de viabilité de l’espèce fixé dans le Plan loup 2018-2023 était de 500 loups. Il est largement dépassé, et même en avance sur les estimations, a-t-il assuré. Les attaques dramatiques pour les éleveurs ne cessent d’augmenter, et de plus en plus de départements sont touchés. »

 

Création d’une seconde brigade mobile d’intervention pour les loups

 

Le sénateur de Haute-Savoie a également rappelé que le Sénat avait adopté en août 2020 une résolution européenne visant à modifier le statut d’espèce protégée du loup dans la Convention de Berne, classée sans suite.
Il a donc demandé au ministre Marc Fesneau de reconsidérer cette proposition et de renforcer les moyens alloués à l’Office français de la biodiversité (OFB) pour un meilleur comptage des loups.

Dans sa réponse, le ministre de l’Agriculture a reconnu qu’« il était nécessaire d’agir » et a souhaité la mise en place « d’une politique de tirs de prélèvement plus planifiée et plus territorialisée. » Pour rappel, le Plan national d’action sur le loup prévoit qu’en 2022, 174 individus (soit 19% de la population) pourront être abattus par le service d’État spécialisé.
Il a aussi déclaré « qu’une seconde brigade mobile d’intervention pour les loups serait créée pour les Pyrénées et le Massif central, l’idée étant de redonner également des moyens aux Alpes. » Sur la Convention de Berne, Marc Fesneau a assuré vouloir poursuivre le dialogue au niveau européen « afin de réexaminer le statut du loup, puisque sa population est désormais hors de danger d’extinction. »

 

 « Un jeu politique un peu malsain », Guillaume Gontard, sénateur écologiste

 

Une réponse saluée par Cyril Pellevat. « Pour la première fois depuis de longues années d’alerte, j’ai l’impression que les choses pourraient évoluer positivement », se réjouit le sénateur Les Républicains.

Pour le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard, l’annonce de la création d’une nouvelle Brigade loup est un signe encourageant de l’exécutif. « Il ne s’agit pas de donner un fusil pour tuer des loups, mais de réfléchir à comment mieux les protéger. Le but de ces brigades est d’apporter des connaissances et une assistance aux éleveurs. Et nous avons besoin de personnes formées sur chaque territoire et de plus de moyens pour les accompagner. »

En revanche, le président du groupe écologiste au Sénat regrette l’idée du gouvernement de vouloir discuter du statut de protection du loup. « C’est un jeu politique un peu malsain, car on sait très bien que l’Europe ne bougera pas sur ce point, cela fait 20 ans que rien n’a changé. En disant cela, on envoie le message qu’il faut supprimer des loups, alors que l’on doit justement trouver les moyens de vivre avec eux. C’est dangereux et irresponsable vis-à-vis des éleveurs. » De son côté, il plaide davantage pour une réévaluation du Plan loup 2018-2023, « dans sa dimension pastorale et pas qu’autour de la question du loup »
 

Partager cet article

Dans la même thématique

Mouvement ‘bloquons le pays le 10 septembre 2025’
5min

Société

« Bloquons tout » le 10 septembre : qui la soutient, qui s’en tient à distance ?

Prévue comme un temps fort de la rentrée politique et sociale, la journée d’action du 10 septembre, baptisée “Bloquons tout”, divise syndicats et partis. L’appel, né d’une réaction aux mesures budgétaires annoncées par le Premier ministre François Bayrou, peine encore à rassembler. La gauche politique s’aligne progressivement, mais plusieurs organisations syndicales restent prudentes.

Le

Pause dejeuner, Paris la Defense.
4min

Société

Suppression de jours fériés : « Même un seul jour, ça ne passera pas », selon le sondeur Gaël Sliman

Pour économiser près de 44 milliards d’euros, François Bayrou a annoncé une série de propositions pour le budget 2026. Parmi ces mesures, il propose notamment la suppression de deux jours fériés, et s’oriente vers le lundi de Pâques et le 8 mai. Objectif : 4,2 milliards d’économies. Mais les Français refusent à 84% cette mesure selon un sondage Odoxa (pour le Parisien) . Entretien avec Gaël Sliman, Président d’Odoxa

Le

Face à l’augmentation de la population de loups : l’exécutif promet de nouvelles mesures
4min

Société

Interdire la corrida aux mineurs : le combat de Samantha Cazebonne

Considérée comme un « art » par les afficionados, la corrida reste un « acte de cruauté », selon Samantha Cazebonne. La sénatrice Renaissance représentant les Français établis hors de France a rédigé une proposition de loi pour interdire la corrida aux mineurs de moins de 16 ans. Si sa proposition de loi a été rejetée en novembre 2024, la sénatrice poursuit son combat pour protéger les enfants de ce qu’elle considère comme un « acte de barbarie » envers les taureaux.

Le

Face à l’augmentation de la population de loups : l’exécutif promet de nouvelles mesures
3min

Société

Intelligence artificielle : l’audition de Luc Julia, le créateur de Siri, qui a enflammé les réseaux sociaux

Le 18 juin dernier, devant les sénateurs de la commission des affaires économiques, l’informaticien et concepteur de l’assistant vocal Siri, Luc Julia a démystifié les idées reçues sur l’intelligence artificielle soulignant le manque de fiabilité et la nécessité de vérification. Retour sur une audition dont la portée a dépassé le palais du Luxembourg et conquis des millions d’internautes sur les réseaux sociaux.

Le