Fin de vie : le témoignage d’une bénévole en soins palliatifs

Fin de vie : le témoignage d’une bénévole en soins palliatifs

Invitée de l’émission « On va plus loin » Véronique Comolet est venue parler de son expérience de bénévole dans une unité de soins palliatifs.
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Fin de vie. Trois petits mots qui donnent vite des sueurs froides à beaucoup. Et pourtant. Parler de la mort, évoquer ces hommes et ces femmes en fin de vie, rencontrés en soins palliatifs, c’est ce qu’a voulu partager Véronique Comolet, dans son livre « Toute fin est une histoire » aux éditions « Equateurs ».

Alors qu’elle travaille le reste du temps dans une agence de design à Paris, chaque vendredi soir, elle vient tenir compagnie à des personnes en fin de vie. Son rôle est de les écouter ou simplement de leur tenir compagnie dans le silence. L’idée de ce bénévolat est venue après un « deuil brutal, violent, sans au revoir, ni préparation » comme elle l’écrit, qui l’a amenée ensuite à se tourner vers cet accompagnement.

Mais pour cela, il a d’abord fallu être « préparée » : « On est très accompagné. Il y a une formation initiale pendant laquelle on a des formations, des psychologues qui nous voient. Les responsables de l’association qui s’occupent de nous, voient quelles sont nos motivations et jusqu’où on veut aller. Et ensuite, on est tout de suite mis en situation en rencontrant d’autres bénévoles et des malades (….) et puis on a aussi la formation continue. On s’engage en tant que bénévole, à se former au moins deux fois par an. On a des groupes de parole, obligatoires tous les mois ».

Tout est à apprendre car la relation avec une personne en fin de vie demande un travail sur soi : « Pour rencontrer l’autre, on est obligé de s’investir totalement dans la relation. C’est un peu particulier. On doit un peu se dépouiller de ce que l’on paraît être, pour aller à la rencontre de la personne telle qu’elle est. Je ne sais rien d’elle, elle ne sait rien de moi et on va partager un temps, plus ou moins long, dans lequel on va parler. Ou pas. Cela me demande un certain dépouillement, de l’authenticité (…) C’est assez extraordinaire. Il n’y a pas beaucoup d’endroits comme ça ».

Pour Véronique Comolet, les gens sont souvent seuls car les familles ont parfois beaucoup de mal à venir dans ses unités de soins palliatifs. Parce qu’elles sont souvent éloignées géographiquement mais surtout parce qu’elles sont dans le déni. Et c’est dommage car

« les soins palliatifs n’accompagnent pas que le malade. Ils accompagnent aussi la famille. Un accompagnement de fin de vie bien fait, ça permet aussi des deuils plus faciles » explique-t-elle.

Quant à savoir si cette expérience a changé son rapport à la mort, Véronique Comolet n’est pas catégorique : « Je me suis familiarisée à la mort. Je ne peux pas dire qu’elle m’effraie moins ou plus. Je pense que chaque mort est vraiment singulière. Je ne sais pas comment je serai quand j’y arriverai, ni quand mes proches y arriveront ».

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