Moins de présence humaine, moins de bureaux… les services publics s’effacent petit à petit du paysage en France. En première ligne, les zones rurales ont vu quasiment tous les services essentiels, disparaître au cours des 30 dernières années.
Pour ne pas abandonner les habitants des communes les plus isolées, l’agglomération de Cahors, dans le Lot, a choisi d’innover. L’agglomération a profité d’un dispositif « carte blanche » lors de la visite du Premier ministre, fin décembre 2017, pour transformer un camping-car… en « services publics mobiles ». Une expérimentation utile. À son bord, deux femmes parcourent les routes de la région pour se rendre au plus près des habitants.
« C’est important pour les communes périphériques autour de Cahors puisque nous sommes quand même, à 30-40 minutes de route de cette ville » explique le maire de Tour-de-Faure, une petite commune de 300 habitants ou le camping-car s’arrête un mercredi sur deux. Gérard est un habitué. C'est rare qu'il manque le passage du car. Dans la torpeur de l'après-midi, les agents l'aident à remplir sa déclaration d'impôts. Sans elles, Gérard l'avoue il est perdu. Alors lorsqu'il apprend qu'il va économiser 600 euros d'impôts, il hésite entre surprise et plaisir.
Une expérimentation bientôt étendue à d’autres territoires
Afin de répondre aux attentes des citoyens, les deux fonctionnaires ont reçu une formation de pôle emploi, de l’assurance maladie, des finances publiques, des mutuelles ou encore de l’assurance retraite.
Reconnecter les services publics à la réalité des citoyens, c’est aussi le but de cette expérimentation. « C’est un vrai service qu’on rend à la population. C’est une vraie mission du service public d’aller au plus près des gens et à chaque fois que quelqu’un sort du camping-car, on sent vraiment qu’on a été utile » remarque Claire, une des deux fonctionnaires qui circule de village en village autour de Cahors.
Alors que le camping-car roule depuis un an sur les routes du lot, l’expérimentation pourrait être étendue à d’autres territoires, qui rêvent eux aussi d’un retour des services publics chez eux.