« Il y aura des coupures d’électricité » : Philippe Martinez estime que la grève va impacter la production d’énergie
Invité de Public Sénat en marge de la mobilisation contre la réforme des retraites, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a balayé l’hypothèse de coupures d’électricité volontaires contre les élus favorables à la réforme, contrairement aux déclarations faites plus tôt dans la semaine par un responsable de la branche énergie du syndicat. En revanche, il évoque des « baisses de production » mécaniques, car liées à la grève et au manque de personnels.

« Il y aura des coupures d’électricité » : Philippe Martinez estime que la grève va impacter la production d’énergie

Invité de Public Sénat en marge de la mobilisation contre la réforme des retraites, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a balayé l’hypothèse de coupures d’électricité volontaires contre les élus favorables à la réforme, contrairement aux déclarations faites plus tôt dans la semaine par un responsable de la branche énergie du syndicat. En revanche, il évoque des « baisses de production » mécaniques, car liées à la grève et au manque de personnels.
Romain David

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La mobilisation de ce jeudi 19 janvier contre la réforme des retraites sonne-t-elle le coup d’envoi d’une paralysie générale de la France ? Alors que de très fortes perturbations sont attendues dans les transports et que de nombreuses écoles sont impactées par la grève, plusieurs responsables politiques favorables à la réforme ont lancé ces dernières heures des avertissements contre un risque de blocage du pays, un peu plus de trois mois après l’épisode des raffineries. « Bloquer le pays, ça ne veut rien dire. Le gouvernement essaye de détourner l’attention et de faire peur. Je ne tomberai pas dans ce piège-là. Il ferait mieux de s’intéresser aux questionnements des citoyens qui vont manifester », a vivement réagi Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, ce jeudi matin sur notre antenne, à quelques heures du début des manifestations.

« Oui, quand il y a grève, il y a des gênes, mais je conteste l’idée de blocage », martèle le syndicaliste. Il n’empêche qu’une vive polémique a éclaté lundi après que Sébastien Menesplier, responsable de la branche énergie de la CGT, a déclaré envisager des coupures d’électricité aux élus favorables à la réforme. « C’était plus un symbole qu’une véritable menace », nuance Philippe Martinez. « Ce n’est pas dans nos habitudes de faire ça, c’était pour exprimer une véritable colère. »

« Quand il n’y a plus personne dans une entreprise, il n’y a plus de production »

En revanche, par un effet mécanique, la grève pourrait bel et bien avoir des conséquences sur la production d’énergie, assume le leader de la CGT. « Il y aura des coupures d’électricité, des chutes de production… », lâche-t-il. « Quand il n’y a plus personne dans une entreprise, il n’y a plus de production, c’est la même chose [dans l’énergie] », explique Philippe Martinez.

Avant de nuancer : « Comme ce sont des salariés très responsables, dont la mission est au service des citoyens, ils privilégieront les biens publics. » Par ailleurs, « les salariés en grève, les agents dans l’énergie, ont l’habitude de rétablir le courant aux citoyens français qui ne peuvent plus payer leurs factures. C’est ce qu’on appelle les opérations 'Robin des Bois', c’est une réalité. »

La branche énergie annonce au moins cinq journées de grève supplémentaires

Des cortèges syndicaux sont attendus dans quelque 200 villes ce jeudi. Le chiffre du million de manifestants a été cité à plusieurs reprises comme un seuil symbolique à atteindre pour pouvoir ancrer le mouvement dans la durée. La branche énergie de la CGT a déjà lancé d’autres appels à la grève pour les journées du 26-27 janvier, puis du 6 au 8 février, alors que doit débuter l’examen parlementaire du projet de réforme.

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