L’Italie veut instaurer un passe sanitaire à deux vitesses

L’Italie veut instaurer un passe sanitaire à deux vitesses

Avec 80 % de couverture vaccinale, l’Europe se pensait à l’abri d’un regain épidémique. Mais la 5e vague Covid frappe brutalement le vieux continent. Les réponses pour tenter d’enrayer les contaminations varient fortement d’un Etat membre à l’autre. D’ici quelques jours, l’Italie proposera un passe sanitaire limité pour celles et ceux qui ne se sont pas fait vacciner.
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700 000 victimes supplémentaires d’ici le printemps. C’est la prédiction funeste de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) pour l’Europe si les pays n’arrivent pas à contenir la flambée des contaminations de cette 5e vague Covid. Si l’exécutif français vient d’annoncer quelques mesures pour lutter contre la reprise de l’épidémie, comme la généralisation de la troisième dose pour tous, d’autres Etats apportent des réponses plus radicales.

En Lettonie, on peut licencier les non vaccinés

En Autriche, l’exécutif a opté pour l’obligation vaccinale pour tous les majeurs à partir du 1er février. En Lettonie, les employeurs peuvent mettre en congés forcés non payés pour 3 mois les salariés qui n’ont pas de schéma vaccinal complet, puis les licencier.

En Italie, deux passes Covid en fonction de la vaccination

L’Italie va mettre en place « deux passes sanitaires », explique Laura Ferrara, députée européenne italienne (NI). « On est en train de prendre des mesures différentes entre les personnes qui sont vaccinées et celles qui ont décidé de ne pas se faire vacciner. Il y aura un super passe Covid pour ceux qui seront vaccinés et qui auront accès à tous les endroits. Et les autres qui ne sont pas vaccinés auront un autre type de passes Covid qui leur permettra, après avoir fait un test, de pouvoir se rendre au travail, ou aller au supermarché, à la pharmacie, avoir accès aux services essentiels et aussi pouvoir prendre les transports. Mais pour tous les autres endroits, cela leur sera interdit. »

Le gouvernement de Mario Draghi n’hésite donc pas à différencier un peu plus les droits d’un Italien vacciné et ceux d’un non-vacciné. Au risque de créer des situations discriminantes ? Pour l’eurodéputé belge, Pascal Arimont (PPE) il faut avancer prudemment dans la gestion de cette crise sanitaire. « C’est un débat très difficile car on parle de responsabilité, on parle d’effort collectif et une partie de la population ne participe pas à cet effort collectif. Donc c’est facile de leur dire vous êtes les responsables. Ils sont en partie responsables de la situation, oui. »

« Pendant 20 mois, on a expliqué qu’on n’imposerait pas d’obligation vaccinale »

Mais l’élu belge pointe du doigt les discours contradictoires au fil de la crise qui rendent moins audibles les injonctions des gouvernements. « Pendant 20 mois, on a expliqué aux gens que l’on n’imposerait pas une obligation vaccinale. Maintenant, on vient de plus en plus avec ce narratif : il faut une obligation vaccinale pour sortir de cette situation. »

Une obligation vaccinale de toute façon trop tardive ?

Pascal Arimont espère toujours convaincre par le dialogue et les arguments ceux qui refusent de se faire vacciner. « Moi personnellement, je ne suis pas très convaincu qu’une obligation générale résolve le problème. Parce que veux qui sont complètement contre la vaccination ne se feront pas vacciner même avec une obligation. Et je crois que ça viendra trop tard de toute façon. La 5e vague ou la 4e vague comme on appelle ça en Belgique, elle est là donc il faut la gérer maintenant. Mais une obligation générale, pour moi, cela va trop loin. » La Belgique qui connaît une situation préoccupante avec un taux d’incidence du virus qui grimpe en flèche, avec près de 20 000 contaminations et 300 hospitalisations par jour.

Revoir l’intégralité de l’émission en replay https://www.publicsenat.fr/emission/ici-l-europe/geants-du-numerique-l-europe-tente-de-les-dompter-191077

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