À quelques jours du lancement du Tour de France 2019, qui partira de Bruxelles samedi 6 juillet, et qui passera devant le palais du Luxembourg lors de la dernière étape le dimanche 26, Christian Prudhomme était l’invité du Journal des Territoires sur Public Sénat et les Indés Radios. Le directeur du Tour de France maintient que, si les grandes villes accueillent la compétition, l’organisation doit aussi être possible dans les toutes petites communes.
« Le Tour de France pour moi ce sont des toutes petites communes, des villes moyennes et des grandes villes françaises et étrangères. Et donc le ticket d’entrée, ce que nous payons en hôtel chaque soir, doit être accessible », affirme Christian Prudhomme. « Il faut que le maire d’une petite commune ou d’un village puisse rêver du Tour de France », assure-t-il.
Et pour ce faire, le directeur de la course cycliste explique que les maires peuvent être aidés par les communautés de communes ou les départements. « Il y a dix ans, le Tour de France signait avec une ville. Aujourd’hui, les accords sont bipartites, voire tripartites parce que la communauté de communes et le département aident », soutient-il.
Le lien entre les communes et le Tour est plus fort que jamais, selon Christian Prudhomme. « Nous faisons régulièrement le séminaire sur le thème « le Tour de France de mes rêves », explique-t-il, et la phrase que j’ai vraiment retenue, c’est « le Tour de France de mes rêves, c’est celui qui passe devant chez moi » ».
L’ancien journaliste prend l’exemple du maire de Plancher-les-Mines, dans la Haute-Saône, qui « pleure lorsqu’on présente le Tour de France et qu’il voit sa ville sur l’écran géant du palais des congrès devant 4 000 personnes », ou celui du maire de Lézat-sur-Lèze, en Ariège, qui il y a quelques années, pleurait aussi lorsque le départ était donné dans sa commune. « On se dit qu’au-delà de la compétition sportive, on fait un tout petit peu plus », affirme Christian Prudhomme.
Le Tour, outil de la francophonie
Interrogé sur la marque qu’est devenu le Tour de France, le directeur, explique que la compétition reine cycliste a donné naissance au « Tour du Yorkshire », insistant sur le maintien du Français dans le titre. Mais Christian Prudhomme veut aller plus loin que le comté au nord de l’Angleterre.
« Nous organisons la dictée du Tour de France. Chaque année 17 000 enfants de CM1, CM2, 6e et 5e font une dictée à partir d’un texte de la presse quotidienne régionale qui parle d’eux. Nous l’organisons aussi en Belgique et nous rêvons de l’ouvrir à l’Afrique, notamment au Rwanda. Je rêve de « la dictée du Tour… du Rwanda, avec le soutien du Tour de France » », explique-t-il.
Christian Prudhomme rappelle également que le Tour a un lien avec l’Afrique du Sud, et plus précisément avec l’association Qhubeka. « Chaque année, nous offrons 176 vélos, comme les 176 coureurs qui sont au départ du Tour de France, parce que la bicyclette dans les pays pauvres permet d’aller à l’école. Au-delà de la compétition, c’est un élément essentiel de bien-être et c’est aussi le rôle social du Tour », conclut le directeur de la course cycliste.