Levée des mesures anti-covid : « On ne peut pas dire que le covid est derrière nous »

Levée des mesures anti-covid : « On ne peut pas dire que le covid est derrière nous »

A compter de ce mercredi 1er février, les règles anti-covid évoluent. L’isolement obligatoire des personnes contaminées est terminé, tout comme les arrêts de travail dérogatoire, le contact tracing et le dépistage imposé des cas contacts
Public Sénat

Par Steve Jourdin

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Aucune surprise pour les sénateurs. « Il faut à un moment donné reprendre une vie normale. On constate une nette diminution du nombre de contaminations, mais aussi des symptômes liés à l’épidémie. Le covid devient une maladie un peu banale » observe le sénateur médecin Alain Milon, vice-président LR de la commission des affaires sociales. De fait, la France compte aujourd’hui moins de 16 000 malades hospitalisés, contre 25 000 en décembre 2021. Selon le site Covid Tracker, 4 500 nouveaux cas quotidiens sont enregistrés, contre plus de 300 000 il y a un an.

« L’évolution du virus montre que l’on est en présence d’une virose que l’on connaît de mieux en mieux, estime Véronique Guillotin, sénatrice RDSE de la Meurthe-et-Moselle. Cela ne veut pas dire que le covid-19 n’est plus dangereux, car comme la grippe il peut entraîner des conséquences graves. Mais on sait aujourd’hui comment s’en protéger ». A partir de ce mercredi, l’isolement des personnes contaminées ne sera plus obligatoire. Les potentiels cas contacts, qui devaient s’isoler pour au moins deux jours avant de réaliser un test, pourront désormais circuler en toute liberté. C’est également la fin des arrêts de travail dérogatoires sans jour de carence pour les personnes contaminées.

« Nous devons continuer malgré tout à suivre l’évolution de l’épidémie »

Il ne faut pas pour autant baisser la garde. « La levée de toutes ces mesures est peut-être un peu rapide » estime la sénatrice socialiste Corinne Féret. « Le virus est toujours présent, en France comme à l’étranger. Or, la délivrance d’arrêts de travail dérogatoires permettait d’identifier et de dénombrer les personnes contaminées. On se prive là d’un élément important de surveillance de l’épidémie ». Le suivi des cas contacts, jusque-là assuré par l’Assurance maladie, est également abrogé à compter de ce mercredi.

Existe-t-il un risque de perdre de vue le développement de l’épidémie dans la population ? « Nous devons continuer à surveiller ceux qui ont été touchés par la maladie, notamment les enfants. On sait qu’il peut y avoir des complications au niveau de l’œil et des poumons, il faut donc prévenir les parents des risques et leur donner la possibilité de consulter un médecin » préconise Alain Milon. Véronique Guillotin recommande quant à elle de « mettre en place ce qui se fait en matière de grippe et de bronchiolite, c’est-à-dire des cellules de veille permettant de cartographier les épidémies », afin de pouvoir prendre les mesures adaptées en fonction de la situation.

 

L’épidémie n’est pas derrière nous

Trois ans après le début de la pandémie, le gouvernement fait donc le choix du « vivre avec ». Corinne Féret regrette cependant l’absence de communication et de campagne d’information. « On lève les obligations certes, mais comment continuer à faire appel à la responsabilité des Français sans grande campagne de sensibilisation ? Nous devons rappeler que le vaccin est un outil indispensable de lutte contre la maladie ».

Alors que seulement 56 % des Français ont reçu leur dose de rappel selon le site CovidTracker, les sénateurs s’accordent sur le rôle central de la vaccination. « Je suis une obstinée de la communication en la matière », martèle Véronique Guillotin. « Il faut insister sur l’importance du vaccin afin que le covid devienne progressivement un mauvais souvenir ». Pour l’heure, aucun élu ne se risque à faire des pronostics. « On ne peut pas dire que le covid est derrière nous… quand je parie, je perds toujours », sourit Alain Milon.

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