Loi asile et immigration : le Sénat durcit les conditions du regroupement familial

Loi asile et immigration : le Sénat durcit les conditions du regroupement familial

Le Sénat a allongé de 18 à 24 mois la durée de résidence en France nécessaire pour bénéficier du regroupement familial, ce vendredi, durant l’examen du projet de loi Asile et immigration.
Alexandre Poussart

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Les sénateurs ont voté l’allongement de 18 à 24 mois de la durée de résidence en France nécessaire pour bénéficier du regroupement familial, ce vendredi, durant l’examen du projet de loi Asile et immigration. Le regroupement familial permet à un étranger en situation régulière d'être rejoint en France par son conjoint majeur et les enfants mineurs du couple, au bout d’une durée de résidence de 18 mois.

Cette procédure est régie par une directive européenne de 2008 qui dispose que les États membres de l'Union européenne sont libres de déterminer cette condition de résidence préalable, sans pouvoir dépasser un délai de vingt-quatre mois.

« Ce délai permet une intégration réussie » François-Noël Buffet

« Cette condition de séjour de 2 ans était applicable entre 1993 et 1998 et le Conseil Constitutionnel l’avait validée », a rappelé François-Noël Buffet, le rapporteur (LR) du projet de loi. « En 2006, la Cour de Justice européenne avait assuré que ce délai de 2 ans n’empêchait pas le regroupement familial mais permettait à l’État d’accueil de s’assurer que le regroupement familial s’effectue dans les meilleures conditions. Ce délai permet une intégration réussie », a affirmé François-Noël Buffet.  

Le gouvernement et la gauche contre cet allongement

La ministre auprès du ministre de l’Intérieur Jacqueline Gourault s’est opposée à cet allongement car la période de 18 mois, actuellement nécessaire, donne 6 mois à l’administration pour traiter la demande et donc respecter les 24 mois imposés par la directive européenne. « Cet allongement proposé par le Sénat est donc contraire aux règles européennes », a affirmé la ministre, précisant « qu’en 2017, 15 000 titres de séjour ont été délivrés au nom du regroupement familial sur 240 000 titres au total. »

A noter que le Sénat a rejeté deux amendements du sénateur (LR) Sébastien Meurant proposant d’allonger à 5 ans cette période de résidence nécessaire, et de localiser le regroupement familial dans le pays d’origine.

Dans la même thématique

Majorité numérique à 15 ans : « La problématique, c’est le système pour vérifier l’âge »
5min

Société

Majorité numérique à 15 ans : « La problématique, c’est le système pour vérifier l’âge »

Dans son discours sur l’Europe à la Sorbonne, Emmanuel Macron a appelé à reprendre le contrôle sur les contenus en ligne et à protéger la jeunesse des contenus dangereux. Pour Olivia Tambou, maître de conférences, la clé d’une telle réglementation au niveau européen réside dans la vérification de l’âge. La sénatrice Catherine Morin-Desailly appelle à une réflexion plus globale sur les usages et la formation.

Le

Police operation de lutte contre les depots sauvages a Nice
5min

Société

Couvre-feu pour les mineurs : quel pouvoir pour les maires ?

La décision de Gérald Darmanin d’instaurer un couvre-feu pour les mineurs en Guadeloupe inspire les maires de métropole. À Béziers, la mesure est en vigueur depuis lundi. À Nice, Christian Estrosi songe aussi à la mettre en place. Dans quelle mesure les maires peuvent-ils restreindre la liberté de circuler ?

Le

Manifestation contre les violences sur les mineurs, Toulouse
4min

Société

Relaxe d’un homme accusé de violences familiales : le droit de correction invoqué par les juges est « contraire à la loi »

Ce 18 avril, la cour d’appel de Metz a relaxé un policier condamné en première instance pour des faits de violences sur ses enfants et sa compagne. Dans leur arrêt, les juges ont indiqué qu’un « droit de correction est reconnu aux parents ». Une décision qui indigne la sénatrice Marie-Pierre de la Gontrie, rapporteure d’une proposition de loi qui interdit les « violences éducatives » depuis 2019.

Le