« Lorsque vous grignotez de l’info tout le temps, il y a un risque d’infobésité », selon André Gattolin.
Selon une récente étude de l’institut Jean Jaurès, un Français sur deux avoue ressentir une fatigue informationnelle. Un sentiment nouveau accentué par la succession de crises sanitaires, climatiques, et politiques. Si certains sénateurs y voient un problème de santé publique, les citoyens interrogés par Marie Brémeau dans « dialogue citoyen » ont interrogé les élus présents sur leur responsabilité personnelle et leur participation à ce que certains dénoncent comme un « spectacle médiatique ».

« Lorsque vous grignotez de l’info tout le temps, il y a un risque d’infobésité », selon André Gattolin.

Selon une récente étude de l’institut Jean Jaurès, un Français sur deux avoue ressentir une fatigue informationnelle. Un sentiment nouveau accentué par la succession de crises sanitaires, climatiques, et politiques. Si certains sénateurs y voient un problème de santé publique, les citoyens interrogés par Marie Brémeau dans « dialogue citoyen » ont interrogé les élus présents sur leur responsabilité personnelle et leur participation à ce que certains dénoncent comme un « spectacle médiatique ».
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Vous ne le verrez pas sur des chaînes d’info en continu, et pour cause, il refuse les invitations qui lui sont faites. Interrogé sur le sentiment de fatigue informationnelle éprouvée par presque un Français sur deux, le sénateur André Gattolin pointe la dérive du commentaire en direct, et revendique de ne plus participer à ce qu’il appelle le spectacle de l’information : « En France on a 5 ou 6 chaînes d’information en continu. Elles parlent toutes, d’information immédiate. Il y a très peu de documentaires, très peu de recherches, très peu d’approfondissements et très peu de débats. Ou alors quand vous êtes invité vous arrivez pour parler d’un sujet que vous connaissez on vous dit : on vient d’apprendre une dépêche commentez-la, comme si en tant que politique ou invité on détenait le savoir absolu ! »

« Maintenant je ne fais plus de chaîne d’information en continu. Je vais uniquement dans des médias lents où il y a le temps de s’exprimer », André Gattolin.

Le risque « d’infobésité »

Pour l’élu des Hauts-de-Seine, ancien directeur du journal « Libération » il faut s’appliquer des règles de consommation de l’information au risque sinon de souffrir d’obésité : « Lorsque vous mangez, vous prenez un petit-déjeuner, un déjeuner, puis un dîner et quand on est en information continue c’est de l’infobésité. L’info permanente s’apparente à du grignotage c’est très mauvais pour la santé ! ».

Sylvie Robert sénatrice socialiste d’Ille-et-Vilaine avoue elle aussi « faire très attention à qui demande une interview. Sur les chaînes d’info en continu c’est hors de question », lâche-t-elle, avant d’ajouter « Je ne vais pas juger ceux qui y vont, mais il y a une forme d’hygiène informationnelle à avoir ».

Hygiène informationnelle

Un sentiment partagé par André Gattolin : « Maintenant je vais uniquement dans des médias lents où il y a le temps de s’exprimer ou on peut développer une phrase. Je fais de la politique mais je ne suis pas là pour m’empailler avec les gens qu’on m’a mis en face. Si on crée un questionnement qui fait de l’excitation qu’est-ce que je vais apporter aux gens un spectacle pas de l’information.

Revoir l’intégralité de l’émission « Dialogue Citoyen »

Lire le rapport de la fondation Jean Jaurès sur la fatigue informationnelle

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