« Face à la deuxième vague et au deuxième confinement, j’ai voulu accentuer et amplifier encore nos dispositifs de soutien. Et nous allons continuer à le faire. » Dans son allocution, ce jeudi, le premier ministre a détaillé les nouvelles mesures de la première étape de déconfinement, présentées ce mardi par Emmanuel Macron. Jean Castex a ainsi annoncé de nouveaux dispositifs de soutien destinés aux jeunes, « les premières victimes de la crise » et aux personnes les plus précaires. Une façon, pour l’exécutif, d’asseoir une nouvelle fois le « quoi qu’il en coûte », en mettant en place une nouvelle série de mesures à destination des publics les plus fragilisés par la crise sanitaire.
« Ce plan répond à tous ceux qui disent qu’il n’y a rien contre l’exclusion dans la relance », soutient le sénateur de la majorité Julien Bargeton. « En réalité, les efforts pour les plus jeunes, les plus exclus, les plus précaires sont massifs. Et il ne faut pas l’opposer au soutien aux entreprises : c’est l’emploi qu’il faut réamorcer dès que la reprise sera là, avec le vaccin. » « Nous l’avons vu lors des questions au gouvernement, la situation actuelle des jeunes préoccupe les parlementaires, quel que soit leur bord politique », commente la présidente de la commission des Affaires sociales du Sénat Catherine Deroche. « La difficulté financière et la précarité auxquelles ils sont confrontés, mais aussi l’impact psychosocial et psychologique du confinement sont des sujets de préoccupation. Les jeunes font partie des populations les plus affectées par la crise sanitaire et toutes les mesures qui peuvent les aider vont dans le bon sens. »
Doublement de la garantie jeunes
Avec ces nouvelles mesures, le gouvernement s’adresse d’abord aux plus jeunes et aux étudiants en difficulté. Jean Castex a ainsi détaillé la création de 20 000 jobs étudiants, « dont la mission sera de venir en soutien aux étudiants décrocheurs ». « Une très bonne initiative », salue Catherine Deroche, qui précise qu’elle avait déjà été évoquée par la ministre du Travail, Elisabeth Borne, lors de son audition par le Sénat, la semaine dernière. Le premier ministre a également annoncé le doublement du budget du CROUS, ainsi que le lancement, dès juillet, « d’un plan massif de soutien à l’insertion professionnelle des jeunes ». Des mesures qui seront accompagnées par le doublement du nombre de bénéficiaires de la garantie jeunes, passant de 100 000 à 200 000.
« J’ai toujours considéré que la garantie jeunes était le meilleur dispositif inventé depuis longtemps pour les jeunes », réagit la sénatrice socialiste Monique Lubin. « Et j’ai d’ailleurs plaisir à dire qu’elle a été mise en place sous le quinquennat hollande. C’est très bien qu’elle soit doublée mais il faut que les moyens des missions locales soient elles aussi augmentées, pour que cela ait un véritable impact. Par ailleurs, il faut que ce processus soit prolongé au-delà d’une année. Ces jeunes ont besoin d’un accompagnement de longue durée, et ça ne doit pas être une simple mesure d’un an pour une sortie de crise. » « On peut toujours faire plus, ou faire mieux », tempère Catherine Deroche. « Mais ce qui est fait est fait, et si ça permet à des jeunes de sortir de la situation difficile dans laquelle ils se trouvent, c’est une bonne décision. »
Une garantie de ressources pour les plus précaires
Et à travers ces nouvelles mesures, c’est également un pas vers les plus précaires, que fait le gouvernement. « Pour tous les salariés, qui l’année dernière travaillaient beaucoup en alternant des contrats courts et des périodes de chômage dans des secteurs aujourd’hui totalement sinistrés par la crise, nous allons leur assurer à partir du 1er novembre une garantie de ressources de 900 euros par mois jusqu’en février 2021 », détaille Jean Castex, qualifiant ce nouveau dispositif de « réponse exceptionnelle » pour ceux qui ont vu leurs revenus « baisser drastiquement ». « Les extras sont les grands oubliés des aides, et ils sont pourtant percutés de plein fouet par la crise, comme par la dernière réforme du chômage », dénonce Monique Lubin. « Cette aide n’est qu’un premier palier, qui est très loin d’être suffisant. Il faut permettre à ces travailleurs précaires d’avoir une indemnisation du chômage pérenne comme l’ont les salariés classiques. Il va falloir aller beaucoup plus loin. »