Nouveau protocole sanitaire dans les entreprises : les sénateurs divisés sur le télétravail

Nouveau protocole sanitaire dans les entreprises : les sénateurs divisés sur le télétravail

Avec l’arrivée de la 5e vague épidémique, depuis ce lundi, un nouveau protocole sanitaire s’applique dans les entreprises. Distanciation dans les bureaux et les cantines d’entreprises, et moment de convivialité déconseillés. Le gouvernement ne souhaite pas casser la reprise économique et n’impose pas de jour minimum de télétravail, même s’il est encouragé.
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Par Public Sénat

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Malgré l’arrivée de la 5e vague épidémique en France et l’émergence du nouveau variant Omicron dans le monde, le gouvernement semble avoir écouté le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. « Les chefs d’entreprise doivent se remobiliser sur le télétravail, mais pas d’obligation. » « Il faut laisser le dialogue de proximité se faire », appelait-il sur BFM-TV le 23 novembre dernier.

Jusqu’ici, malgré la mise en place du passe sanitaire, chaque employé du privé et du public devaient se tenir éloigné de ses collègues d’au moins un mètre. Désormais, c’est une distance de deux mètres entre chaque personne qui est préconisée lors des réunions et dans les restaurants d’entreprises.

Les « moments de convivialités comme les pots de départ ou de fin d’année, sont fortement déconseillés. « S’ils sont tout de même organisés, ils doivent se faire dans le respect des gestes barrières, et notamment de la distance de deux mètres entre chaque personne lorsque le port du masque ne peut être assuré », a expliqué le ministère du travail. De même l’aération des locaux, 5 minutes par heure, est une mesure essentielle de prévention des situations de diffusion du virus ».

Pour les parents dont l’enfant a été testé positif au covid 19, il pourra rester chez lui et « bénéficier d’indemnités journalières de la part de l’Assurance maladie » a expliqué la ministre du Travail, Elisabeth Borne sur franceinfo. « Ce n’est pas du chômage partiel, et vous devez voir avec votre employeur si vous pouvez télétravailler en gardant un enfant. Mais si vous avez un enfant en bas âge, ce n’est pas très commode. Dans ce cas-là, vous pouvez vous arrêter et bénéficier d’indemnités journalières », a-t-elle précisé.

Le nouveau protocole sanitaire à destination des entreprises applicable ce lundi ne contient pas de mesures contraignantes en ce qui concerne le télétravail. L’exécutif appelle à « l’organisation d’un échange dans le cadre du dialogue social de proximité ». Ce dialogue vise à développer de nouveaux aménagements au sein de l’entreprise, comme la mise en place d’horaires décalés ou l’instauration de davantage de télétravail.

« Les entreprises sortent juste la tête de l’eau, ce n’est pas le moment de les contraindre davantage »

Pour mémoire, depuis la rentrée le protocole sanitaire pour les entreprises n’impose plus un jour de télétravail par semaine. « C’est un moindre mal. Souhaitons que cela permette d’endiguer l’évolution de la situation épidémique. Les entreprises sortent juste la tête de l’eau, ce n’est pas le moment de les contraindre davantage. Le début d’année prochaine va correspondre au remboursement des PGE (prêts garantis par l’Etat) et aux échéances des charges qui avaient été décalées durant la crise. Le télétravail entraîne mille complications avec des équipes dispersées, les nouvelles personnes embauchées qui n’ont pas de contact sans oublier la fragilité numérique », note Serge Babary, président LR de la délégation sénatoriale aux entreprises.

« Si l’épidémie reprend et les restrictions avec elle dans toutes les sphères de la société, le télétravail doit être plus fortement incité et je ne vois pas en quoi il nuit à la relance », estime pour sa part la sénatrice Sophie Taillé-Polian, Génération.s,  membre du groupe écologiste du Sénat.

« Dans 8 ou 15 jours, je crains que le gouvernement ne soit plus ferme avec les entreprises »

Fin octobre, dans l’émission « Dialogue citoyen », sur Public Sénat, le sénateur du Haut-Rhin Ludovic Haye (LREM) proposait des « états généraux du télétravail », sur le modèle des états généraux de la justice ou de la laïcité organisés par le gouvernement.

Pour la sénatrice communiste, Laurence Cohen, vice-président d’une mission d’information sur les effets du confinement, « Il faut faire en sorte qu’il y ait une reprise du télétravail et ainsi éviter que la situation sanitaire empire ». « Autour de nous, le nombre de cas contact se multiplie. Dans 8 ou 15 jours, je crains que le gouvernement ne soit plus ferme avec les entreprises ».

 

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