Voilà presqu’un an qu’il avait fait le déplacement dans le pays en guerre. Lors de son dernier voyage en Ukraine, en avril 2022, Josep Borrel avait observé une capitale devenue le théâtre d’affrontements entre Russes et Ukrainiens : j’avais « pu voir les tanks russes détruits dans la banlieue de Kiev, beaucoup de cadavres dans des sacs plastiques noirs, c’était le moment critique » se remémore-t-il dans l’avion en chemin vers l’Ukraine. Aujourd’hui, la situation a changé : « Avant c’était une bataille entre les armées, maintenant la Russie ne peut pas reconquérir le terrain, alors elle fait une guerre de position, statique avec beaucoup de tirs de drones, d’artillerie, de façon à détruire le pays, à détruire les infrastructures civiles, surtout l’électricité et miner la résistance de la population », explique le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères.
Diplomatie à Kiev
Comme lui, le président du conseil Charles Michel et la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen avaient fait le déplacement pour ce sommet dans un pays en guerre. Un sommet en forme de soutien, lors duquel le président Volodymyr Zelensky, a rappelé la nécessité d’une aide militaire, et l’urgence de la reconstruction d’un pays désormais candidat l’Union européenne. Pour Josep Borrell l’adhésion de Kiev ne fait désormais plus de doutes « définitivement l’Ukraine sera un pays membre de l’Union européenne ».
En terrain miné
Un voyage en Ukraine qui a aussi été l’occasion pour Josep Borrell de rendre visite aux équipes de déminages. Il faut savoir que 30 % du territoire ukrainien est désormais piégé par des explosifs de différentes sortes. L’aide accordée à l’Ukraine par l’Union européenne ne se limite d’ailleurs pas à la livraison d’armements, l’Union finance aussi du matériel de déminage. « Nous ferons tout pour vous apporter notre soutien moral et matériel » a insisté le vice-président de la commission européenne. Mais la décontamination totale de ces sites ne pourra avoir lieu qu’à la fin du conflit, qui pour le moment s’éternise. « Toutes les guerres se finissent d’une façon ou d’une autre à travers une action diplomatique et nous la menons. Mais pour faire la paix, il faut être au moins deux » rappelle Josep Borrell.
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