Pour Picasso « chaque chose, si banale soit-elle, renferme un être intérieur, une âme secrète et magique qui le protège »
Collectionner, amonceler, rassembler… Cette semaine dans « Livres & vous », sur Public Sénat, Guillaume Erner et ses invités s’interrogent sur la notion d’accumulation et sur ces « collectionneurs » qui font de cette habitude un « art ». Un écrivain, Olivier Rolin, auteur de « Vider des lieux » (Ed. Gallimard), ouvrage dans lequel il raconte son déménagement après 37 ans passé Rue de l’Odéon à Paris et une historienne de l’art, Diana Widmaier Ruiz-Picasso, petite fille du célèbre artiste, auteure, avec Philippe Charlier, de « Picasso Sorcier » (Ed. Gallimard).

Pour Picasso « chaque chose, si banale soit-elle, renferme un être intérieur, une âme secrète et magique qui le protège »

Collectionner, amonceler, rassembler… Cette semaine dans « Livres & vous », sur Public Sénat, Guillaume Erner et ses invités s’interrogent sur la notion d’accumulation et sur ces « collectionneurs » qui font de cette habitude un « art ». Un écrivain, Olivier Rolin, auteur de « Vider des lieux » (Ed. Gallimard), ouvrage dans lequel il raconte son déménagement après 37 ans passé Rue de l’Odéon à Paris et une historienne de l’art, Diana Widmaier Ruiz-Picasso, petite fille du célèbre artiste, auteure, avec Philippe Charlier, de « Picasso Sorcier » (Ed. Gallimard).
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« Dans le cadre de l’exposition que je préparais pour le musée Picasso raconte Diana Widmaier Ruiz-Picasso, j’ai été amené à déménager un garde-meubles dans lequel j’ai trouvé des œuvres d’art mais aussi toute une série de petites enveloppes dans lesquelles se trouvaient des mèches de cheveux, des bouts d’ongles, conservées telles des reliques familiales ». Tout au long de sa vie, c’est-à-dire pendant près d’un siècle, Pablo Picasso n’a cessé d’accumuler des objets du quotidien et des « reliques » surprenantes que sa petite fille nous fait découvrir. Elle raconte ainsi : « Cette découverte que j’ai décidé d’intégrer à l’exposition qui débute actuellement au musée Picasso est tellement signifiante pour moi : elle permet de comprendre l’être humain Pablo Picasso ».

Picasso collectionneur

Car Pablo Picasso ne jetait rien, et « si beaucoup d’artistes détruisent une partie de leurs œuvres » souligne Diana Widmaier Ruiz-Picasso, le peintre lui garde tout, comme si un jour cela formerait une « documentation capable de recréer son processus créatif ».

Picasso pour l’éternité

Picasso était convaincu que tous les grands artistes étaient dotés de pouvoirs surnaturels et son œuvre extrêmement prolifique continue encore à être sondée. Le mystère Picasso n’est pas encore totalement percé pour Diana Widmaier Ruiz-Picasso : « Les sujets qui l’ont intéressés sont toujours d’actualité, on se souvient notamment de l’œuvre qui lui tenait le plus à cœur, Guernica, et ça, c’est la force d’un artiste, cette résonance dans une multitude de mondes ».

 

Picasso superstitieux

Comprendre le monde « supra sensoriel » de Picasso est pour sa petite fille comme un pouvoir magique. « Pour lui chaque chose, aussi banale soit-elle, renferme une âme, un sens symbolique et imperceptible. Et donc ses ongles, ses cheveux pouvaient, s’ils tombaient entre de mauvaises mains permettaient à une personne malveillante de s’adonner à de la magie noire contre l’artiste ».

On ne saura jamais combien de chefs-d’œuvre sont nés de la main de Picasso mais on comptabilise au moins 4 000 tableaux, 25 000 dessins, 2 000 sculptures ou encore des milliers de gravures, sans compter les 200 000 documents, lettres, correspondances, photographies… Tout cela a été comptabilisé lors de l’inventaire de Pablo Picasso précise l’historienne.
Une œuvre colossale qu’il avait conscience de laisser à l’Humanité, une collection prolifique mais « bien organisée » sourit Diana Widmaier Ruiz-Picasso.


Retrouver l’intégralité de l’émission « Livres & vous » ici.

« Picasso Sorcier »
de Diana Widmaier Ruiz-Picasso Ed. Gallimard
« Vider les lieux » de Olivier Rolin Ed. Gallimard

 

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