Dans son émission « Bas les masques » ou encore « Vie privée, vie publique », Mireille Dumas a mis en lumière des parcours de vie peu écoutés, et pourtant loin d’être des cas isolés. Alors que les féminicides étaient qualifiés de « crimes passionnels », elle dénonçait déjà les violences perpétrées à l’encontre des femmes, des enfants et des minorités de genre. Quel regard porte-t-elle sur l’évolution de la société sur ces questions ? Comment explique-t-elle son intérêt pour les autres ? Cette semaine, Mireille Dumas est l’invitée de Rebecca Fitoussi dans « Un Monde un Regard ».
Présidentielle : l’école primaire passée au second plan
Par Béatrix Moreau
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A l’heure actuelle, le système éducatif français est classée 25e sur 34 pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) : « oui, on a échoué » commente Charlotte Magri. Pour expliquer cette déconvenue, elle met en cause le système scolaire français « le plus anxiogène du monde ». Les difficultés d’apprentissage seraient ainsi intimement liées à l’anxiété des élèves, « mis en compétition » et soumis à un système de notation contre-productif.
L'école, vraiment la priorité?
Résultat, sur les 7 millions d’enfants scolarisés en primaire, 15% ne maitriseraient pas correctement la langue française à leur entrée au collège. « La priorité au primaire, inscrit dans nos textes depuis un certain temps, n’est toujours pas rentrée dans les faits » souligne l’enseignante. Les moyens humains et financiers seraient d’avantage tournés vers le secondaire et le supérieur, selon elle « on est pas très loin de considérer, à l’image de ce que disait le ministre ( Xavier Darcos en 2008– NDR) : le primaire reste le département des couches culottes où il ne se passe pas grand-chose »
A la recherche d'enseignants
Pourtant, 60 000 fonctionnaires de l’Education Nationale ont été recrutés en 5 ans. Un engagement pris par François Hollande, alors candidat à la présidentielle en 2012, à un moment « où la situation était quand même assez dramatique » se rappelle Charlotte Magri, mettant en cause les coupes du gouvernement précédant. A l’heure actuelle, il existe malgré tout « des inspections académiques où l’on reçoit des gens sans aucune formation, envoyés dans les classe à la suite d’un seul entretien » dénonce l’enseignante « c’est bien le symptôme d’un manque d’effectif ». Celui-ci s’explique en partie par le nombre croissant d’arrêt maladie, dus notamment « au rythme précipité des réformes, s’accumulant de manière absurde ». Sur le terrain, de plus en plus de papiers à remplir, et « un étau qui se resserre sur les enseignants ». Finalement, « on ne vous demande pas de vous intéressez plus à vos élèves, on vous demande de le prouvez » conclut Charlotte Magri.
Des solutions du coté des candidats ?
En pleine crise, l’école primaire s’est invitée dans la campagne présidentielle. Les solutions envisagées par les candidats laissent cependant l’enseignante dubitative. Le programme de François Fillon visant à consacrer plus de temps à l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, n’est pas cohérent, selon elle, avec le constat établit. Pour Charlotte Magri, « on passe déjà trop de temps à enseigner des choses sans que cela porte ses fruits », il convient de s’occuper en priorité « du reste », de la méthode, de la pédagogie, sans quoi aucune amélioration n’est à espérer. Les propositions d’Emmanuel Macron ne la convainquent pas d’avantage. Le candidat propose ainsi de diminuer les effectifs dans les établissements en ZEP (Zone d’Education Prioritaire), ce qui soulève « un problème d’égalité » pour l’enseignante. « Avoir des classe à 12 et d’autres à 30, moi ça me dérange » assène-t-elle, « chacun de nos élèves est prioritaire ».