Prix, Europe, protectionnisme, détresse agricole : l’agriculture en débat au Salon de l’agriculture

Prix, Europe, protectionnisme, détresse agricole : l’agriculture en débat au Salon de l’agriculture

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne et Bernard Lannes, président de la Coordination rurale ont réagi sur Public Sénat au discours d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ouverture du Salon de l’agriculture, ce samedi 23 février. Après le discours d’Emmanuel Macron ce matin, un discours tourné vers l’Europe, les responsables syndicaux ont réagi sur le plateau de Public Sénat. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a salué la « pertinence de ce discours, à quelques semaines des élections européennes ». Elle a insisté sur la « nécessité de conserver des productions sécurisés, tracées mais aussi sur la protection de l’environnement ». Christiane Lambert a juste souligné un « manque » dans le discours, sur « la question de l’eau et de l’irrigation, avec beaucoup de sécheresse dans un contexte de réchauffement climatique ». Regardez :

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, réagit au discours d'Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture
01:02

Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, rappelle de son côté qu’il a été « déçu de la loi sur les états généraux de l’alimentation ». Il ironise sur le temps passé par Emmanuel Macron sur place : « Si on en est arrivé à se demander si Emmanuel Macron, va marquer son passage au salon par la durée durant laquelle il va y rester, ça veut dire que son discours et sa politique pour les paysans sont creux ». « C’est compliqué de faire confiance à Emmanuel Macron. Il nous a tellement promis… » ajoute-t-il, demandant « d’arrêter de négocier des accords de libre-échange ». « J’ai eu l’impression ce matin que c’était « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». C’est assez agaçant ».

« Le président de la République s’est engagé à avoir un combat frontal avec la grande distribution »

Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, « adhère à son discours combatif pour l’Europe ». Mais il souhaite « une Europe protégée » avec une « exception agricole » à l’OMC pour « mettre les mêmes normes environnementales et sociétales aux frontières ». Il appelle à faire « du protectionnisme éclairé ».

Au sujet des Etat généraux de l’alimentation, Bernard Lannes souligne que « le fait de prendre, avec la grande distribution, sur du Nutella pour renvoyer aux agriculteurs, ça ne marche pas ». Il préfère « contraindre les distributeurs ». « Le président de la République s’est engagé à avoir un combat frontal avec la grande distribution. Car ce ne sont pas des perdreaux de l’année. Derrière, ils veulent encore continuer les vieilles pratiques. (…) Ces gens-là se comportent de façon outrancière » ajoute encore le président de la Coordination rurale (voir la première vidéo).

Ce n’est pas une question de protectionnisme ou pas » pour Jérémy Decerle, président des Jeunes agriculteurs. « Il y a une nécessité à ce que nous, agriculteurs, tirions un peu dans le même sens ». En revanche, après les états généraux de l’alimentation, « pour l’instant, rien n’est revenu aux agriculteurs, pas un centime » assure-t-il.

« Martine à la ferme » 

Laurent Pinatel a porté un véritable coup de gueule sur la situation de certains agriculteurs. « Le désarroi dans les campagnes est réel. Moi, j’ai un paysan, un de mes voisins, qui s’est jeté dans l’eau il y a 15 jours » a alerté le porte-parole national de la Confédération paysanne. « Putain, il y a un paysan qui se suicide tous les deux jours ! » lance-t-il (voir notre article).

Le coup de gueule de Laurent Pinatel : « Putain, il y a un paysan qui se suicide tous les deux jours ! »
00:31

« Plutôt que stigmatiser, allons voir comment on s’y prend » réagit Christiane Lambert, qui pointe aussi, après une interview de l’acteur Guillaume Canet qui s’engage pour les agriculteurs en détresse, une volonté « d’instrumentaliser, de porter ce sujet à la télé le jour de l’ouverture du salon. Ce n’est pas tout à fait fidèle à ce qu’est l’agriculture ». « On ne peut pas mettre sous le tapis en permanence ce qui va mal » lui rétorque Laurent Pinatel. Et d’ironiser : « c’est Martine à la ferme ». Le porte-parole défend au contraire « l’initiative de Guillaume Canet. Elle est intéressante ».

Dans la même thématique

FRA : Paris : Rentree scolaire 2021
6min

Société

Un rapport du Sénat propose d’expérimenter la carte « famille monoparentale »

Dans un rapport consacré à la monoparentalité, la délégation sénatoriale aux droits des femmes alerte sur le manque de reconnaissance de ce modèle familial, qui concerne pourtant un quart des familles françaises. Les élus formulent différentes propositions, notamment pour améliorer les prestations sociales dont peuvent bénéficier les parents qui élèvent seuls leurs enfants.

Le

Prix, Europe, protectionnisme, détresse agricole : l’agriculture en débat au Salon de l’agriculture
6min

Société

Familles monoparentales : Adeline, maman solo, vit dans la crainte de la paupérisation

Les familles monoparentales représentent aujourd’hui un quart des familles en France et sont plus susceptibles que les autres de tomber dans la précarité. Une mission d’information menée par la sénatrice socialiste de Paris Colombe Brossel a travaillé pendant plusieurs mois sur la monoparentalité et propose la création d’un statut pour ces parents solos.

Le

Prix, Europe, protectionnisme, détresse agricole : l’agriculture en débat au Salon de l’agriculture
8min

Société

Narcotrafic : François Molins fait part de son « incompréhension majeure », après les reproches d’Éric Dupond-Moretti aux magistrats marseillais

Auditionné par la Commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic, l’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins, est revenu en préambule, sur le « recadrage » d’Éric Dupond-Moretti à l’encontre des magistrats du tribunal judiciaire de Marseille, faisant part de son « incompréhension majeure », et dénonçant un comportement « aux antipodes de l’office d’un garde des Sceaux ». Sur le sujet précis du narcotrafic, l’ancien magistrat a également alerté sur un trafic présent « partout », appelant à s’attaquer à sa « dimension patrimoniale ».

Le

Prix, Europe, protectionnisme, détresse agricole : l’agriculture en débat au Salon de l’agriculture
2min

Société

Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel menacé de mort : « C’est l’échec de la République ! »

L’annonce du départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après une altercation avec une élève pour qu’elle enlève son voile a été interprété par le président de la commission des lois, François-Noël Buffet (LR) appelle à former l'ensemble de la communauté éducative « à la laïcité telle que nous la concevons ».

Le