Le 10 octobre 2017, le Premier ministre Édouard Philippe lors de la présentation de la réforme de l'université a rappelé "que seul 30 % des étudiants obtiennent leur licence en 3 ans, ils sont 10 % de plus à l’obtenir en 4 ans, cela veut dire qu’au bout de 4 ans il y a 60 % d’échec à la fin d’une licence". Un chiffre qui frappe mais qui additionne des profils différents.
Il y a ceux qui loupent leurs diplômes mais pour être juste, il faut y ajouter les étudiants fantômes inscrits pour avoir une couverture maladie, les étudiants présents par intermittence ou orientés par défaut. En réalité 80 % des étudiants inscrits à l'université obtiennent un diplôme mais au prix d’un parcours souvent chaotique et d’années perdues. En 2013 selon Eurostat, un peu moins de 10 % des 18-24 ans ont quitté leur formation prématurément et définitivement, ce qui place la France au niveau de l’Allemagne et bien au-dessous de la moyenne européenne qui est de à 13,7 %. Selon les sources d’Eurostat en 2012, la France est l'un des pays qui compte le plus de diplômés de l’enseignement supérieur entre 30 et 34 ans avec 43,6 % contre 35,7 % de la moyenne européenne mais loin derrière le Japon avec 60,1 %.
Pour autant l’université à la française forme de plus en plus de monde : en 1960, 310 000 étudiants rentraient à l’université contre 2,6 millions en 2016. À la rentrée prochaine on attend plus de 65 000 nouveaux étudiants. Donc oui, si le chiffre de 60 % d’échec à la fin d’une licence est factuellement juste, l’université à la française fonctionne encore plutôt bien.