L’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire a prévenu sur BFMTV. « Je n’ai pas pris de conseils en communication ». Et il aurait pourtant dû.
Souhaitant devancer la diffusion jeudi d’un reportage du magazine « Envoyé spécial » qui donne la parole à des femmes l’accusant « d'« agression sexuelle et même de viol », Nicolas Hulot a nié farouchement tout comportement répréhensible pendant plus d’une demi-heure sur le plateau de la chaîne d’info. « Je sais ce que je suis incapable de faire, ce que je n’ai pas fait […] Ces affirmations sont mensongères », a-t-il martelé en annonçant qu’il quittait définitivement la vie publique.
Mais sa défense a pris une curieuse tournure, lorsqu’au détour d’une question, il affirme : « Je sais que j’ai un physique très ingrat et que donc seule la contrainte me permet de vivre des histoires d’amour… Mais plus sérieusement, je n’ai jamais séduit par contrainte ».
A la sortie des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, n’en revient toujours pas. « Ce qui m’interpelle, c’est la capacité que l’on peut avoir à ironiser sur un sujet aussi grave que ça […] Il y a des femmes qui souffrent des violences sexistes et sexuelles et à aucun moment on ne devrait tolérer aucune sorte de plaisanteries sur ce sujet-là » a dénoncé la ministre qui se refuse à tout commentaire sur le fond tant qu’elle n’aura pas vu le reportage.
A la veille de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, Elisabeth Moreno appelle les auteures d’une tribune publiée dans le journal Le Monde « à être de bonne foi » et qu’elles « reconnaissent qu’aucun gouvernement avant celui-ci ne s’était autant saisi des questions de violences faites aux femmes ». Les signataires demandent la prise en compte du mouvement Metoo en faisant « preuve d’exemplarité » dans les désignations et les parrainages politiques. Quelques minutes plus tôt dans l’hémicycle, la sénatrice Mélanie Vogel l’avait interpellée. « Est-ce que vous vous engagez, oui ou non, (à répondre) aux demandes de la tribune et si oui, comment ? ».
En réponse, Elisabeth Moreno a listé les actions de l’exécutif en la matière avant de réitérer l’exercice au micro de Public Sénat. « 46 mesures sont issues du Grenelle des violences conjugales. 80 % ont été exécutées », a-t-elle rappelé citant notamment les bracelets anti-rapprochement et les téléphones graves dangers.