Il s’agit d’un « niveau historique », selon le directeur de l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. En 2017, l’établissement qui accorde le statut de réfugié a enregistré 100.412 demandes d’asile. C’est la première fois que la barre symbolique des 100.000 est franchie.
La présentation de ces chiffres intervient alors que le gouvernement doit dévoiler en février son projet de loi sur l’asile et l’immigration. Le texte inquiète notamment les associations de défense des migrants et pourrait fracturer la majorité.
Une hausse annuelle de 17%
En 2017, le nombre total de demandes d’asile (premières demandes, mineurs accompagnés et réexamens) a augmenté de 17% par rapport à 2016. De 2016 à 2015, la hausse s’était établie à 6,5%.
Pour Pascal Brice, cette hausse est « soutenue » mais il ne s’agit pas d’un « afflux massif ».
Légère baisse du nombre de réponses favorables
En revanche, le total des admissions s’inscrit en légère baisse. Sur les quelque 100.000 dossiers déposés l’an dernier, 36% des personnes se sont vues accorder le statut de réfugié.
Cette baisse du taux d’accord s'explique notamment par la proportion plus importante des demandes d’asile déposées par des Albanais. Les demandeurs de ce pays, classé « d’origine sûre » par l’Ofpra, n’ont été que 6,5% à bénéficier de la protection de la France l’an dernier.
L’Albanie, premier pays d’origine des demandeurs d’asile
En 2017, l’Albanie est devenue le premier pays d’origine des demandeurs avec 5.987 dossiers déposés (hors mineurs accompagnants). En 2016, le premier État d’origine était le Soudan, avec 5.897 demandes.
Les Syriens continuent de bénéficier d’un taux d’accord élevé (95%), ils sont toutefois moins nombreux à solliciter l’asile en France. Ils étaient 3.249, soit un recul de 10%.
L’Ofpra note surtout une progression marquée des demandes d’asile des ressortissants d’Afrique de l’Ouest, notamment de Côte d’Ivoire (3.243 demandes, +112% en un an).
Le délai d’attente pour les demandes déposées à l’Ofpra est « tombé à près de trois mois » l’an dernier, selon son directeur. L’Office « poursuit ses efforts pour atteindre en 2018 l’objectif des deux mois » qui avait été fixé par Emmanuel Macron.