Réouverture de Notre-Dame en 2024 : Jean-Louis Georgelin confiant pour l’exercice du culte, un peu moins pour le retour des touristes

Réouverture de Notre-Dame en 2024 : Jean-Louis Georgelin confiant pour l’exercice du culte, un peu moins pour le retour des touristes

Jean-Louis Georgelin, le président de l’établissement public chargé de la restauration et de la conservation de Notre-Dame, était auditionné par la commission de la culture du Sénat afin de faire un point d’étape sur le calendrier de réouverture de la cathédrale. Le général a assuré que l’objectif de 2024 serait tenu pour l’exercice du culte. Des solutions restent encore à trouver pour le retour des touristes.
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En avril dernier, perché sur les échafaudages du chantier de Notre-Dame, Emmanuel Macron s’était montré plus que confiant. « Les cinq ans seront tenus. […] Tout le monde est sûr maintenant qu’on y arrivera en 2024 », avait-il assuré, en référence à sa promesse formulée le soir de l’incendie de la cathédrale le 15 avril 2019.

Une promesse que depuis 2 ans, le général Georgelin, président de l’établissement public chargé de la restauration et la conservation de Notre-Dame, n’a jamais dédit.

Ce mercredi, devant la commission de la culture du Sénat, Jean-Louis Georgelin a, une nouvelle fois, maintenu ce cap avec toutefois une précision d’importance. « Quand on parle de 2024, on parle de l’ouverture de la cathédrale au culte et à la visite. Ce qui ne veut pas dire que tout sera terminé. Ça veut dire que l’archevêque retrouvera l’utilisation de sa cathédrale pour ce pour quoi elle a été faite. C’est-à-dire le culte catholique », a-t-il expliqué.

De quoi interpeller le sénateur socialiste de Paris, David Assouline. « Vous êtes en train de nous dire que pour la visite du public, des touristes… C’est retardé par rapport à l’objectif annoncé par le président de la République ? »

« Il faudra traiter l’accès provisoire à la cathédrale »

Quelque peu embarrassé, le président de l’établissement public indique alors « qu’il y aura des solutions à imaginer ». « Mais globalement, le calendrier, c’est la réouverture au culte et le fonctionnement de la cathédrale (en 2024) et évidemment, dans ce cadre-là, il faudra traiter l’accès provisoire à la cathédrale tant que les travaux définitifs n’auront pas été achevés. C’est un sujet mais je ne vais pas vous dire maintenant comment ça se fera. D’autant plus que je ne connais pas plus que vous le projet qui sera retenu ».

En effet, le projet de réaménagement du parvis de la cathédrale et de valorisation de ses abords est de la responsabilité de la mairie de Paris. La maire de Paris annoncera d’ailleurs la semaine prochaine les quatre équipes retenues pour un « dialogue compétitif ». Le lauréat sera désigné à l’été prochain et les travaux ne démarreront qu’en 2025.

« C’est dans le cadre de ce comité des donateurs que nous répondons aux questions de transparence »

Plusieurs sénateurs, comme la centriste Catherine Morin-Desailly, ont également demandé au général, « des précisions sur le fonctionnement de l’établissement public et l’utilisation des dons ».

L’année dernière, la Cour des comptes avait dénoncé le manque de transparence dans l’utilisation des dons pour la reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, dont une partie finance les dépenses de fonctionnement de l’établissement public. La Cour des comptes avait chiffré ces dépenses de l’ordre de 5 millions par an alors qu’elles relèvent des compétences de l’État.

La Cour des comptes avait aussi considéré comme « anormale » l’absence de réunions du comité de suivi des travaux jusqu’au 17 juillet 2020, « tout comme la mise en place tardive fin juin 2020 par l’établissement public, du comité des donateurs.

« C’est dans le cadre de ce comité des donateurs que nous répondons aux questions de transparence […] On ne peut pas le réunir toutes les semaines ou tous les mois, c’est compliqué, c’est lourd. Mais nous le faisons sans arrière-pensées, nous », a répondu Jean-Louis Georgelin qui précise que depuis le rapport de la Cour des comptes, l’établissement public ne paye plus à l’Etat, le loyer de ses locaux situés rue de Grenelle.

« S’agissant du fonctionnement de l’établissement public, comme tous les établissements publics, son fonctionnement est à sa charge et il ne reçoit des fonds que de la souscription […] S’agissant du détail du budget, nous n’avons pas l’intention de le cacher. Nous voulons simplement le rendre public quand les choses seront bien calées », a-t-il conclu après avoir rappelé que l’établissement public avait jusqu’ici, reçu 203 millions d’euros de dons.

 

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