Dénonçant la décision prise par le gouvernement, cinq parlementaires écologistes, dont la sénatrice Monique de Marco, et trois professeurs ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour excès de pouvoir. Il vise en particulier l’arrêté qui, selon leur avocat, ne respecte pas le Code de l’éducation.
Sous la bourrasque, l’UE plie mais ne rompt pas
Par Béatrix Moreau
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Lancé à peine dix ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, le projet européen se heurte à un premier échec, à l’automne 1954. Trois ans après la création de la CECA (communauté européenne du charbon et de l'acier), le projet de la Communauté européenne de défense, destiné à faire face notamment à la menace soviétique est repoussé. Avec son rejet, le vieux continent « perd une première occasion de faire une Europe fédérale » estime Elisabeth Guigou, ancienne Ministre déléguée aux affaires européennes de François Mitterrand. Le projet européen ne s’achève pourtant pas là, « On a fait l’Europe mais on s’est arrêté aux limites de la souveraineté régalienne » observe l’historien Sylvain Kahn.
Donner du sens au projet
Faute d’une entente sur le régalien, l’Union européenne choisit de mettre en place un grand marché commun, institué par le traité de Rome en 1957, la CEE est née. Pour Sylvain Kahn, celui-ci répond avant tout à « un vrai impératif de politique publique, économique, industrielle, énergétique ». Après la guerre, la priorité est à la reconstruction, le projet « a donc du sens, au-delà de l’objectif politique d’unité ». L’Union européenne a pourtant dû faire ses preuves pour convaincre les pays de participer à son développement. Au début, « les britanniques ne croyaient pas du tout à la CEE (Communauté économique européenne) » note ainsi Sylvain Kahn, mais dès 1962 et les premiers résultats de la Politique agricole commune, « ils ont compris qu’ils s’étaient gourés et ont alors tout fait pour rejoindre l’Europe ».
Le Brexit, finalement pas si grave que ça
Aujourd’hui, le Royaume-Uni, entré en 1972, veut sortir de l’Europe, « s’ils veulent partir qu’ils partent » assène l’historien, « ça fait quarante ans qu’ils nous cassent les pieds, avec un peu de chance on avancera mieux sans eux ! ».
A l’inverse, pour Elisabeth Guigou, « le Brexit n’est pas une bonne chose », toutefois, il est important de respecter le résultat du référendum et de mener à bien les négociations. Une période d’incertitudes s’ouvre mais « l’Europe n’est pas morte » estime l’ancienne Ministre. Optimiste, celle-ci espère « que le Brexit, et même le Trumpisme, seront aussi des occasions de relancer le projet européen ».
1er diffusion le 24 mars à 23h