Talents Hauts, une maison d’édition qui déclare la guerre aux stéréotypes de genres
Une princesse qui combat un dragon, un petit garçon qui aime la danse… qui a dit que les contes pour enfants ne pouvaient pas tordre le cou aux stéréotypes de genre ? À l’heure où les débats font rage chez les adultes sur l’égalité entre les hommes et les femmes, Laurence Faron fondatrice de la maison d’édition Talents hauts entend bien bousculer les idées reçues dès le plus jeune âge.

Talents Hauts, une maison d’édition qui déclare la guerre aux stéréotypes de genres

Une princesse qui combat un dragon, un petit garçon qui aime la danse… qui a dit que les contes pour enfants ne pouvaient pas tordre le cou aux stéréotypes de genre ? À l’heure où les débats font rage chez les adultes sur l’égalité entre les hommes et les femmes, Laurence Faron fondatrice de la maison d’édition Talents hauts entend bien bousculer les idées reçues dès le plus jeune âge.
Public Sénat

Par Priscillia Abereko

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Avec Talents Hauts, les stéréotypes de genres n’ont qu’à bien se tenir. Fondée en 2005 par Laurence Faron, cette maison d’édition qui édite des livres pour enfants entend bien proposer des histoires qui tournent le dos aux clichés véhiculés par notre société.

Pour Laurence Faron, dans les contes pour enfants aujourd’hui « les personnages secondaires et les personnages d’adultes sont toujours très stéréotypés avec des femmes qui sont presque toujours dans des rôles maternant, à la maison, chargées du soin des enfants. Il n’y a pas de femmes actives comme dans la vraie vie. Les hommes sont très souvent des superhéros ou des papas gâteaux, mais rarement des hommes ordinaires ».

« représenter un petit garçon qui joue à la poupée, c’est encore très difficile »

Face à une société de plus en plus sexuée et où figurent le plus souvent sur les couvertures de livres pour enfants des héros plutôt que des héroïnes, Talents Hauts veut faire évoluer les mentalités, mais se heurte encore à des oppositions fortes : « représenter un petit garçon qui joue à la poupée, c’est encore très difficile et très clivant aujourd’hui, comme si le jouet était immédiatement et à 100% corrélés avec une orientation sexuelle » regrette Laurence Faron.

Dans le catalogue de la maison d’édition, on y trouve plutôt des titres novateurs aux héros d’un nouveau genre : « Le prince aux petits pois », « La catcheuse et le danseur » mais également « Les garçons se cachent pour pleurer ». Des petites filles qui peuvent faire de la mécanique, des petits garçons qui peuvent faire de la danse…

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L'enfance, une période charnière contre les stéréotypes

Laurence Faron est catégorique, « on peut faire tous les slogans, tous les hashtags, toutes les tribunes et les débats qu’on veut entre adultes […] si on ne travaille pas en profondeur et dans la durée sur l’éducation à la sensibilisation des enfants, et le livre est encore en tout cas en France un véhicule très important de formation et de sensibilisation, rien ne changera et on continuera à avoir des reproductions de stéréotypes sexistes dans les esprits et donc dans la vraie vie de demain ».

« 80 % des couvertures de ivres pour enfants repésentent des héros masculins »

Un message fort, qui ne plaît pas à tout le monde. Talents hauts édite des ouvrages qui sont ensuite traduits dans plusieurs langues : le turc, le chinois ou encore le coréen. « La déclaration des droits des filles » et « La déclaration des droits des garçons » sont l’un de ses ouvrages qui n’ont pas fait l’unanimité. En cause ? leur article 15 qui déclare : « les filles et les garçons ont le droit d’aimer qui ils préfèrent : fille ou garçon (ou les deux) ».

Dans certains pays, évoquer le sentiment amoureux qui ne respecte pas la norme, qui plus est dans les livres pour enfants, reste un tabou.  

Une position que respecte Laurence Faron, mais pour qui le but reste inchangé : ouvrir le champ des possibles à travers ses contes pour que des petites filles et des petits garçons puissent rêver librement à d’autres choses que la danse et le football.

 

 

 

Retrouvez l'intégralité de Ma voix compte, Égalité : les femmes ont-elles perdu la bataille ?, jeudi 8 février à 23h.

 

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