Interrogé à la sortie du Conseil des ministres sur une hausse supposée du port de signes religieux à l’école, le nouveau ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, a indiqué que le gouvernement était en train de procéder à une remontée d’informations pour cerner l’ampleur du phénomène et, éventuellement, prendre des mesures. « Nous sommes en train de collecter et de faire remonter les informations pour avoir une vision synthétique de la situation, pour pouvoir la caractériser calmement et l’évaluer à l’échelle nationale », a-t-il expliqué lors du traditionnel point presse qui suit la réunion hebdomadaire des ministres à l’Elysée.
Selon des chiffres du Service central du renseignement territorial, divulgués par RTL mardi 14 juin, 144 entorses à la loi de 2004 sur la laïcité à l’école ont été recensées au deuxième trimestre 2022 contre 97 sur les trois premiers mois de l’année, soit une augmentation de plus de 48 %. Toujours selon RTL, ces faits concerneraient pour « l’écrasante majorité » l’islam et auraient eu lieu pour la plupart dans le secondaire. Mais leur nombre est toutefois à rapporter au nombre total d’élèves scolarisés en France : plus de 12 millions.
« Nous sommes très bien équipés pour répondre à ces phénomènes »
« Je suis universitaire et scientifique, j’ai besoin de données avant de pouvoir agir, s’il y a lieu d’agir », a encore expliqué Pap Ndiaye. « Nous avons des remontées trimestrielles. Nous sommes dans un temps normal, qui consiste à faire remonter vers les académies, puis à l’échelle nationale. J’échangerai à ce sujet avec les recteurs dans deux jours pour avoir une vision aussi claire et calme que possible. Le président de la République y a fait allusion il y a quinze jours. Nous sommes dans un temps raisonnable pour pouvoir agir », a-t-il insisté.
» Lire notre article : Tenues islamistes à l’école : Bruno Retailleau demande à Pap Ndiaye d’être « intransigeant face à l’islam politique »
« Nous sommes très bien équipés pour répondre à ces phénomènes », a encore souligné Pap Ndiaye, rappelant que les établissements avaient déjà les moyens d’intervenir à leur niveau, à travers « des lois républicaines sur l’interdiction de signes religieux à caractère ostensible et prosélyte dans les écoles », mais aussi en faisant appel aux équipes académiques « Valeurs de la République ». Ces experts sont susceptibles d’intervenir dans chaque académie pour apporter un soutien et des éléments de réponses aux enseignants confrontés à des situations d’atteinte à la laïcité.