Faut-il retirer les œuvres des artistes mis en cause dans les affaires de violences sexuelles ? Pour la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, la réponse est plutôt oui. « Je suis pour que l’on se pose la question. D’ailleurs un certain nombre de personnes l’ont déjà fait, ou de collectivités comme Montreuil qui s’apprête à retirer les œuvres de Claude Lévêque. Pour ma part je souhaite que dans les lieux publics la question soit posée », a-t-elle répondu à la sortie des questions d’actualité au gouvernement ce mercredi au Sénat.
Claude Lévêque, célèbre plasticien, est accusé de « viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans » comme l’a révélé le Monde début janvier. Sa notoriété est telle qu’une de ses œuvres - un tapis - a été acquise par l’Elysée. « Je pense qu’il sera très certainement retiré étant donné l’aspect emblématique de la présidence de la République », a assuré Roselyne Bachelot qui entend soutenir la libération de la parole dans le monde de la culture.
Plan contre les violences sexuelles
« Je suis complètement mobilisée pour informer à travers des plateformes qui permettent les signalements, pour former les professionnels, pour signaler - il faut que la parole puisse être recueillie - et puis aussi pour accompagner les victimes. Voilà le sens du plan contre les violences sexuelles que j’ai déposé », a-t-elle expliqué. Des mesures sont déjà en place : les aides de l’Etat sont conditionnées dans le monde du cinéma et de la musique au fait de développer « des politiques d’accompagnement, d’information et de formation », a détaillé la ministre. « Je vais l’étendre aux secteurs du livre, du spectacle vivant et aux arts visuels. Quand vous aurez fait ces plans, vous serez éligibles aux aides », a promis Roselyne Bachelot. Et de marteler : « Tout ce qui peut apparaître comme du laxisme ne peut plus être toléré. La parole des victimes a été trop longtemps ignorée ».