Violences au Stade de France : Adrien Quatennens dénonce « la responsabilité du duo Didier Lallement et Gérald Darmanin »

Violences au Stade de France : Adrien Quatennens dénonce « la responsabilité du duo Didier Lallement et Gérald Darmanin »

Réagissant aux échauffourées qui ont perturbé la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, dimanche soir, Adrien Quatennens a pointé du doigt « la doctrine du maintien de l’ordre » mise en place par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le préfet de police de Paris, Didier Lallement. Le député LFI, invité de notre matinale, cible également « de graves carences » du côté des services de renseignement.
Romain David

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Le Sénat pourrait ouvrir une commission d’enquête parlementaire sur les violences qui ont émaillé la finale Liverpool-Real Madrid de la Ligue des Champions, dimanche soir au Stade de France. D’ici là, la nouvelle ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, seront déjà auditionnés mercredi à 17 heures par la commission des lois et la commission de la culture de la Haute assemblée. Devant les sénateurs, le locataire de la place Beauvau devrait continuer de dérouler la ligne de défense qu’il a esquissée dimanche soir et qu’il a reprise lors d’un point presse lundi : « Une fraude massive, industrielle et organisée de faux billets » du côté des supporters britanniques, ce qui a conduit à des bousculades et de nombreuses tentatives d’invasion. Une explication qui est loin de convaincre. « Je pointe la responsabilité du duo Didier Lallement [le préfet de police de Paris, ndlr] et Gérald Darmanin, dont on voit depuis des années maintenant qu’ils sont incapables de gérer en région parisienne de grands évènements », a dénoncé mardi le député LFI Adrien Quatennens.

« C’est toujours le chaos avec eux, il y a une responsabilité politique. Nous disons depuis longtemps que Monsieur Lallement n’est plus à la hauteur. C‘est bien la chaîne de commandement, la doctrine d’utilisation des forces de l’ordre qui est en cause », estime ce proche de Jean-Luc Mélenchon, qui était invité mardi de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « Pour ce qui est de Monsieur Darmanin, il y a une élection bientôt, peut-être que les électeurs pourraient s’en occuper », ajoute-t-il, en référence à la candidature du ministre de l’Intérieur aux législatives, dans la 10e circonscription du Nord.

« On n’emploie pas ce genre de méthode »

« Il y a un objectif précis qui est donné à la police : garantir la tranquillité, faire en sorte que les grands évènements se tiennent dans la sûreté », poursuit Adrien Quatennens. « Du point de vue de la doctrine employée pour le maintien de l’ordre, nous avons un grave problème. Il y a des endroits, y compris face aux manifestations et aux risques de débordements, où l’on n’emploie pas ce genre de méthode, et on arrive à contenir les évènements par l’emploi d’une autre doctrine », martèle notre invité, alors que les images des forces de l’ordre usant de gaz lacrymogène contre la foule ont fait le tour des réseaux sociaux et des médias.

« Dans une manifestation revendicative, la police n’a pas à se vivre et à agir comme adversaire de la manifestation, elle a à garantir que la manifestation puisse se tenir. Et s’il y a des éléments qui viennent perturber, comme on l’a vu à l’occasion de certains 1er-Mai, c’est à la police de ne pas faire de confusion, et de garantir que ceux qui viennent pour manifester puissent manifester », développe encore Adrien Quatennens. « Par ailleurs, il y a un problème avec nos services de renseignements. Il leur faut beaucoup plus de moyens humains. Quand vous voyez la quantité annoncée de faux billets qui auraient été vendus, pourquoi cela n’a-t-il pas été anticipé ? Il y a de graves carences aussi de ce côté-là. »

À deux ans des JO de Paris, « nous sommes la risée du monde »

La finale de l’édition 2021-2022 de la Ligue des champions devait initialement se dérouler à Saint-Pétersbourg, en Russie. Mais l’invasion de l’Ukraine a poussé l’UEFA à choisir une autre ville. Paris a eu moins de trois mois pour préparer cet événement. Néanmoins, alors que la France doit prochainement accueillir deux manifestations sportives d’envergure, la Coupe du monde de Rugby en 2023 et les Jeux olympiques en 2024, le fiasco de dimanche soir interroge sur notre degré de préparation. « Nous n’étions pas prêts à accueillir cette finale. Il ne fallait pas se porter candidat. Cela a un retentissement bien au-delà de nos frontières. Nous sommes la risée du monde », s’agace Adrien Quatennens. « Quand vous voyez la presse étrangère parler de ‘stade de farce’… La France est humiliée dans cette affaire », pointe-t-il. « Dans quelque temps, nous allons avoir la Coupe du monde de Rugby et les JO, très franchement, il y a de quoi s’inquiéter. »

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