Yves Coppens, son dernier grand entretien à la télévision

Yves Coppens, son dernier grand entretien à la télévision

Eternel optimiste, défenseur farouche de la transmission des savoirs aux jeunes générations, le paléontologue Yves Coppens vient de mourir à l’âge de 87 ans. Le 4 février dernier, il avait accepté, au micro de Rebecca Fitoussi, de revenir sur son parcours de scientifique et sur la découverte en 1974 de « Lucy » une australopithèque vieille de plus de 3 millions d’années. Jamais avare d’anecdotes, toujours gourmand et curieux, il croyait en la capacité de l’homme à s’adapter au changement climatique.
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Jusqu’au bout il aura eu à cœur de partager son histoire, jusqu’au bout il aura cherché les traces laissées par l’homme dans la terre. « A chaque pas, nous confiait-il, je regarde mes pieds en me demandant ce que le sol recèle de traces de notre existence passée ». Paléontologue de renommée internationale il avait toute sa vie parcouru le monde et surtout l’Afrique à la recherche des traces des premiers hommes. Une passion contractée très jeune. Etudiant à Rennes, il fréquente les cours de préhistoire et participe à des fouilles. Il n’en faudra pas plus pour qu’il consacre sa vie à cette discipline. Et de se souvenir d’une de ses premières découvertes, il a alors 20 ans et avec deux copains, fait le plan topographique de ce qu’ils croient être une butte sur l’île de Carn dans le Finistère « On a creusé et on est tombé sur une fosse. De l’autre côté d’un mur ça sonnait creux. Je suis passé de l’autre côté à travers un trou et j’ai découvert une salle en dôme vieille de 7 000 ans. C’était la première fois que quelqu’un entrait depuis 7 000 ans. Quand on a 20 ans et qu’on a ce genre d’anniversaire c’est formidable ! ».
 

La découverte de « Lucy »
 

En 1974 il découvre les restes les plus complets pour l’époque d’une australopithèque vieille de plus de 3 millions d’années. 52 os qui feront la renommée du scientifique et lui permettront d’affiner l’apparence des premières femmes préhistoriques et de confirmer qu’ils marchaient sur deux jambes.
 

Charte de l’environnement en 2003
 

En 2003, celui dont la réputation n’est plus à faire dirigera à la demande du président Jacques Chirac une commission chargée de rédiger une charte de l’environnement, texte de référence adossé à la Constitution. Eternel optimiste, il annonçait à rebours des jeunes générations, que l’homme était capable de s’adapter au réchauffement climatique : « Il y a 15 millions d’années tout le sud de l’Europe était tropical, actuellement il y a ce changement climatique qui monte et cette chaleur va faire une nouvelle fois de tout ce sud européen une zone tropicale. On va peut-être voir les singes revenir et nous-même changer de couleur ! Puisque notre adaptation à un ensoleillement plus fort exigera une couche de mélamine » supplémentaire.

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