Alors que les mouvements sociaux semblaient perdre de l’ampleur depuis la promulgation de la loi contre la réforme des retraites, le 1er mai a été marqué par une mobilisation historique des Français. La CGT a recensé plus de deux millions de manifestants à travers l’Hexagone. Mais si la fête du Travail a été l’occasion pour le peuple d’exprimer pacifiquement son ras-le-bol, elle a également été ternie par de nombreux débordements et violences.
Un an après la conclusion de l’alliance électorale entre les quatre principaux partis de gauche, les négociations semblent au point mort. Des logiques partisanes rendent difficile la convergence des intérêts entre les différentes forces de gauche, sur le fond, comme au niveau électoral. En même temps, la Nupes paraît être un acquis solide au niveau parlementaire. Bilan de cette première année.
À l’occasion d’un colloque organisé au Sénat, par la revue « Le Grand Continent », parlementaires, intellectuels, étudiants et hauts fonctionnaires ont échangé sur le rapport des démocraties européennes à la notion de crise et au rôle des parlements dans la résolution de celles-ci. Les échanges ont cherché à dégager certains éléments structurants de la démocratie avant de tenter de se représenter ses évolutions face aux crises.
De retour devant la commission des affaires étrangères du Sénat, le ministre des Armées a été invité à éclaircir ou à préciser certains choix dans sa loi de programmation militaire. À un mois des travaux au Sénat, le président Christian Cambon promet un « travail approfondi ».
Elu député européen sur la liste LFI en 2019, l’animateur de la Gauche républicaine et socialiste pourrait se présenter aux sénatoriales. Il s’agit pour l’heure d’une hypothèse, sa décision n’étant pas encore prise.
Le gouvernement doit se pencher sur une nouvelle loi “anti-casseurs” en réponse aux violences commises à l’encontre des forces de l’ordre en marge des manifestations. Une idée battue en brèche par le chef de file de la gauche au Sénat Patrick Kanner. En 2019, une proposition de loi similaire initiée par Bruno Retailleau avait été partiellement censurée par le conseil constitutionnel.
Interrogée par le sénateur Claude Malhuret sur les éventuelles réponses législatives aux violences ayant visé policiers et gendarmes le 1er mai, la Première ministre s’est dite prête à examiner toutes les propositions, « dans le respect des libertés publiques ». Elle a également ciblé Jean-Luc Mélenchon pour ses propos.
En Ile-de-France, après des victoires aux municipales, la gauche peut espérer gagner un siège en Essonne ou un autre en Seine-et-Marne, à condition de partir unie. C’est parfois toute la difficulté, comme dans le Val-de-Marne, où une liste dissidente PS va être déposée. A Paris, les écologistes se divisent sur la composition de la liste, où on devrait retrouver Yannick Jadot.
Avant les questions d’actualité au gouvernement, le président socialiste de la commission des Finances, Claude Raynal, est revenu sur l’utilisation controversée du « fonds Marianne », lancé pour lutter contre le séparatisme après l’assassinat de Samuel Paty. Le sénateur confirme le lancement d’une mission d’information qui devrait se transformer en commission d’enquête.
Le garde des Sceaux souhaite apporter une réponse pénale plus ferme à l’encontre des “casseurs” et annonce réfléchir à un projet de loi. D’après le gouvernement, les auteurs de violences qui ciblent les forces de l’ordre ou dégradent les bâtiments lors de manifestations pourraient être interdit d’y participer. Une proposition de loi similaire de Bruno Retailleau en 2019 avait été censurée en partie par le Conseil constitutionnel.
Au micro de Public Sénat, le ministre de la Transition écologique déplore l’absence de condamnation unanime, de la part de la classe politique, des échauffourées qui ont émaillé les cortèges du 1er mai ce week-end. Il se dit également favorable à un renforcement de la loi anti-casseurs de 2019, qui avait été en partie censurée par le Conseil constitutionnel.
Après avoir annoncé une feuille de route pour les « cent prochains jours », Élisabeth Borne doit désormais transcrire ses intentions dans l’agenda parlementaire. Un calendrier chargé avec plusieurs textes majeurs sur la programmation militaire ou la justice. L’exécutif souhaite également présenter plusieurs projets de loi sur la valeur travail afin de tourner la page des retraites. Un programme lourd qui pourrait ne pas être terminé d’ici le 14 juillet.
Dans le sillage des révélations de plusieurs médias concernant la répartition du Fonds Marianne lancé en 2021 sous l’égide de Marlène Schiappa, plusieurs sénateurs ont réclamé l’ouverture d’une commission d’enquête. Selon nos informations, celle-ci pourrait bien voir le jour en début de semaine prochaine.
L’intersyndicale est-elle en train de se fissurer comme beaucoup de commentateurs le répètent à l’envi ? Hier, lundi 1er mai, pratiquement trois semaines après la décision du Conseil constitutionnel de valider la réforme des retraites, certains pensaient signer l’arrêt de mort d’une idylle syndicale de plus de trois mois. Pourtant, à tous les micros tendus, Laurent Berger, figure de proue du mouvement, a répété que l’union reste intacte et continuera de faire bloc contre le report de l’âge de départ. Le secrétaire général sortant de la CFDT en veut pour preuve les quelque 2,3 millions de manifestants partout en France selon la CGT, 782 000 selon le ministère de l’Intérieur. Une journée qui « démontre la détermination des travailleurs et travailleuses à faire échec à cette réforme des retraites », selon le communiqué de l’intersyndicale. Forts de cette mobilisation, ce mardi matin, les huit syndicats parties prenantes se sont accordés sur une quatorzième journée de manifestation le mardi 6 juin prochain. Une mobilisation calée sur le calendrier législatif Une date qui peut paraître lointaine, mais qui se justifie par l’examen à l’Assemblée Nationale deux jours plus tard, le 8 juin, d’une proposition de loi du groupe LIOT pour abroger la réforme des retraites. Dans son communiqué, l’intersyndicale appelle d’ailleurs « unitairement [les] organisations à aller rencontrer les députés partout pour les appeler à voter cette proposition de loi. » Au Sénat, Patrick Kanner, président du groupe socialiste, salue une mobilisation qui dure face à la loi, et assure qu’il y aura également des « initiatives », faisant référence à la proposition de loi des sénateurs communistes, similaire à celle du groupe LIOT.
Invité de notre matinale, le sénateur RDPI Thani Mohamed-Soilihi est revenu sur la situation à Mayotte, et appelle à continuer l’opération Wuambushu de destruction des bidonvilles. Le sénateur de Mayotte demande au gouvernement de déployer des bateaux militaires pour « dissuader » l’immigration comorienne sur l’île.
Invité de notre matinale, Jérôme Guedj est revenu sur les violences qui ont émaillé les cortèges du 1er mai ce lundi. Le député socialiste condamne l’attitude des black blocs, « idiots utiles du gouvernement », et pose la question de l’arsenal juridique à la disposition de l’Etat pour « prévenir » leurs agissements.
Et si la fin de la grève des éboueurs, le déblocage des lycées et des universités, la baisse de l’affluence dans les cortèges, ne signifiait pas la fin de la mobilisation contre la réforme des retraites, mais le début d’une nouvelle forme de contestation ? Pour la journaliste du Figaro Sophie de Ravinel interrogée dans l’émission Et maintenant ! les casserolades ont pris le relais des manifestations traditionnelles, et devraient durer jusqu’à l’été.
Le Rassemblement national, qui n’a plus organisé d’événement marquant autour du 1er mai depuis 2015, va rassembler ses militants dans la ville du Havre pour un grand banquet. Le parti de Marine Le Pen devrait profiter de l’occasion pour lancer une campagne de communication autour de la « paix sociale ».
Alors que le 1er mai s’annonce particulièrement tendu, les renseignements alertent déjà sur d’éventuels débordements, tandis que les syndicats se veulent rassurants. Avant même que les cortèges s’élancent, la bataille des chiffres a déjà commencé. Tour d’horizon des éléments connus sur cette journée.
En pleine polémique sur le Fonds Marianne, Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l’économie sociale et solidaire et de la vie associative, sort de son silence en répondant aux questions de Public Sénat et de la presse locale. Un entretien à retrouver vendredi, à partir de 18h30, sur notre antenne et notre site internet. Extraits.