Les principaux représentants du Parti socialiste ont été reçus ce vendredi 6 décembre par le président de la République, à la recherche d’un nouveau Premier ministre. Selon eux, Emmanuel Macron n’a posé aucune ligne rouge et s’est engagé à faire rentrer dans les discussions les écologistes, les communistes et les insoumis.
Après la censure du gouvernement Barnier et la déclaration du président de la République à la télévision, Stéphane Peu et Roger Karoutchi débattaient sur le plateau de Parlement Hebdo. L’un comme l’autre jugent sévèrement le rôle d’Emmanuel Macron dans la crise politique que traverse le pays depuis la dissolution.
Alors qu’Emmanuel Macron a appelé dans une allocution à la constitution d’un gouvernement « d’intérêt général », les groupes de gauche du Sénat n’y voient pas d’inflexion de la part du chef de l’Etat. Ils pressentent la nomination d’un nouveau gouvernement reposant sur la même majorité et les mêmes politiques. Le chef de l'Etat bafoue le résultat des dernières élections législatives, d’après eux.
Pour les présidents des groupes écologiste et communiste, la censure du gouvernement Barnier était courue d’avance. Ils déplorent les choix du Président de la République et l’exhortent à “créer une plateforme de gouvernement autour des idées du Nouveau Front Populaire.”
Dans une courte allocution, le Président a dessiné l’agenda des prochaines semaines après la censure du gouvernement Barnier : nomination d’un gouvernement « d’intérêt général » resserré, mais rassemblant « toutes les forces de l’arc républicain » et de nouvelles discussions budgétaires en janvier. En attendant, une loi spéciale reconduisant le budget précédent sera votée « mi-décembre. »
Chez Renaissance, plusieurs députés et sénateurs défendent l’idée d’un pacte de « non-censure », du PS au LR en passant par le bloc central, qui permettrait au prochain premier ministre de durer plus de trois mois. Gabriel Attal, à la tête du groupe EPR, soutient le principe en privé, tout comme son homologue du Sénat, François Patriat. Mais en interne, certains députés Renaissance sont en réalité plus circonspects.
A quelques heures de l’allocution du chef de l’Etat qui s’exprimera sur les conséquences de la censure du gouvernement Barnier dont il a accepté la démission, une interrogation émerge sur les réseaux sociaux. Emmanuel Macron peut-il avoir recours à l’article 16 de la Constitution ? Un article qui donne des pouvoirs exceptionnels au président de la République.
Le Rassemblement national a joint ses voix au Nouveau Front Populaire pour voter la motion de censure de la gauche et renverser Michel Barnier ce mercredi 4 décembre. Pression des électeurs, risque d’inéligibilité, budget insatisfaisant… Qu’est ce qui a poussé les troupes de Marine Le Pen à faire tomber le gouvernement ?
Le président du groupe Union centriste au Sénat constate un « bougé » au Parti socialiste sur le principe d’une coalition élargie à Renaissance et aux Républicains. « Il y a un travail à mener », encourage-t-il. Il estime par ailleurs que Michel Barnier aurait dû « s’impliquer davantage » avec les groupes qui le soutiennent.
La présidence de la République a indiqué que le chef de l’État prenait acte de la démission du Premier ministre, renversé par une motion de censure. Michel Barnier et ses ministres assurent désormais la conduite des affaires courantes.
Ce matin, dans la matinale de Public Sénat, face au sénateur Renaissance Xavier Iacovelli et au député européen PS François Kalfon, Laurent Jacobelli a confirmé la position du Rassemblement national dans l’hypothèse de la nomination d’un gouvernement comprenant des personnalités de gauche.
Après le vote de la censure du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron reprend la main. Le chef de l’Etat va s’adresser aux Français ce jeudi soir, à 20 heures. Que pourra-t-il décider ? Entre renommer Michel Barnier, hypothèse improbable, nommer vite un premier ministre du socle commun, ou une personnalité de gauche, avec un pacte de non-censure, le Président a plusieurs options sur la table.
Invité de la matinale de Public Sénat, Yannick Jadot a, à nouveau, plaidé pour un gouvernement de gauche, composé de ministres du bloc central. Ce « pacte transitoire » permettrait de créer un gouvernement qui échapperait à la censure. Une idée également évoquée par Gabriel Attal et Boris Vallaud.
Le président de la République s’entretiendra aujourd’hui avec la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat. Il prendra également la parole à la télévision, à partir de 20 heures, pour s’adresser aux Français.
Après la large censure de son gouvernement, Michel Barnier présente, ce jeudi, sa démission à Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat s’exprimera à 20 heures. En attendant, les tractations vont bon train sur le nom de son ou sa successeur(e). Qui sont les favoris ?
Ce matin, Yannick Jadot, sénateur écologiste de Paris était l’invité de la matinale de Public Sénat. Au lendemain de la censure du gouvernement de Michel Barnier, il rejette l’éventualité d’une démission d’Emmanuel Macron et dénonce l’attitude de La France insoumise, qui « impose la démission du président de la République » pour « aller à la présidentielle ». En parallèle, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2027, il plaide pour une candidature commune à gauche, sans Jean-Luc Mélenchon.
Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.
Alors que la France vit l’une des plus graves crises politiques de la Ve République, la question d’un changement de nos institutions se pose de plus en plus. Une VIe République serait-elle le remède au malaise démocratique que traverse le pays ? Ou au contraire, la Ve République permet-elle d’assurer la stabilité institutionnelle malgré la tempête politique ?