Alors que les tractations entre les partis battent leur plein pour former une majorité solide dans une Assemblée nationale morcelée entre trois grands blocs, aucune coalition, pour l’heure, ne se détache. Benjamin Morel, politiste et constitutionnaliste, souligne un jeu politique très instable et une stratégie calculée de La France Insoumise à long terme.
Baptisée L’Après, l’association a été lancée par Clémentine Autain, Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet et Hendrik Davi. Pour ces personnalités « purgées » de La France insoumise, l’objectif est de servir d’ « outil politique » pour « cimenter le Nouveau Front populaire ».
Alors que le Nouveau Front populaire est toujours en quête d’une figure consensuelle pour Matignon, les sénateurs de gauche souhaitent peser davantage dans les négociations. L’enjeu est de taille, surtout pour les parlementaires socialistes, qui dépasseraient alors numériquement, et de loin, leurs collègues de La France insoumise.
Le 18 juillet, jour de l’ouverture de la nouvelle législature, se tiendra l’élection du prochain président de l’Assemblée nationale. Une élection particulièrement incertaine au regard de la tripartition de la chambre basse. Et si la majorité sortante veut peser dans le scrutin, elle aura besoin des voix des ministres élus ou réélus à l’Assemblée. Dans l’hypothèse où la démission du gouvernement Attal était acceptée par le chef de l’Etat avant le 18, les anciens ministres pourraient-ils participer au vote ?
Devant une Assemblée nationale potentiellement paralysée par le tripartisme, le Sénat s’affirme comme un pôle de stabilité parlementaire, même s’il ne peut, à lui seul, conduire le processus législatif à son terme. Par ailleurs, ses missions de contrôle pourraient être utilisées par la majorité sénatoriale comme le poil à gratter du prochain exécutif.
Dans une tribune publiée chez nos confrères du Monde, Sylvie Salles et Jean-Jacques Urvoas dénoncent l’effacement du Parlement depuis 7 ans, en dépit de deux dernières années marquées par un contexte de majorité relative. « En optant en permanence pour une optimisation extensive des mécanismes au détriment des contre-pouvoirs et au bénéfice de l’exécutif, est née une habitude délétère en ce qu’elle banalise la perte du sens constitutionnel », étrillent les deux auteurs.
Reconquête, le parti d’Eric Zemmour, avec son unique eurodéputée Sarah Knafo, rejoint le nouveau groupe « Europe des nations souverainistes » dans l’hémicycle strasbourgeois. Un groupe créé par l’AFD, la formation d’extrême droite allemande, jugée infréquentable par le Rassemblement national.
Invité de la matinale de Public Sénat, le ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot a tenu la ligne du bloc central, plaidant pour une coalition des modérés. Une idée appuyée par Emmanuel Macron dans une lettre adressée aux Français.
Le président du Sénat appelle à laisser passer la période estivale avant la formation d’un nouveau gouvernement. Farouchement opposé à une arrivée au pouvoir du bloc de gauche, il s’est lui-même exclu d'une éventuelle nomination à Matignon, rumeur agitée depuis plusieurs jours comme possible porte de sortie face à l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale.
Les députés du parti présidentiel traversent de fortes turbulences depuis la campagne des législatives. La recherche d’une coalition législative et l’incertitude politique achèvent de semer le trouble chez les survivants de la dissolution. Sur son aile gauche, le groupe est menacé de départs, qui mettent en lumière les fragilités du parti présidentiel.
Pour le sénateur socialiste, la lettre d’Emmanuel Macron adressée aux Français après les législatives « abime la démocratie ». Rachid Temal appelle le président de la République à « reconnaitre les résultats des élections ».
Arrivé en tête au second tour des législatives anticipées, avec 182 députés le Nouveau front populaire est bien loin de la majorité absolue (289 sièges de députés). Les différentes composantes du NFP continuent de plaider pour un Premier ministre issu de ses rangs, et elles promettent de proposer le nom d’un candidat pour le poste, d’ici à la fin de la semaine ou en début de semaine prochaine. Alors même que les Républicains, divisés, réfléchissent à un accord avec Emmanuel Macron pour gouverner le pays.
Si le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a été catégorique, mardi, en réunion de groupe en balayant tout accord avec la majorité sortante en vue d’un futur gouvernement, il plaide désormais pour la nomination d’un « Premier ministre d’intérêt public », que les Républicains pourraient soutenir afin « d’éviter le blocage du pays ».
Pour l’heure, il n’y a toujours aucune lisibilité à l’Assemblée nationale sur la mise en place d’une coalition de gouvernement. La gauche a besoin de s’élargir pour confirmer son avance et s’émanciper du risque de censure. Au centre, certains responsables de la majorité sortante appuient pour un rapprochement avec les LR, au risque de fracturer ce qui reste du camp présidentiel.
Grâce aux 30 eurodéputés du Rassemblement national, le groupe des Patriotes pour l’Europe créé par Viktor Orbán devient la troisième force politique au Parlement européen. À quoi ressemble cette délégation de plus de 80 élus dont Jordan Bardella a pris la tête ? Explications.
Dans une lettre publiée dans la presse quotidienne régionale, le président de la République appelle « l’ensemble des forces politiques » à bâtir « une majorité solide » à l’Assemblée. Une prise de parole malvenue, assure Loïc Hervé, qui demande à Emmanuel Macron de « laisser les responsables politiques discuter ».
Dans une lettre adressée à la presse quotidienne régionale, ce mercredi 10 juillet, le Président de la République affirme vouloir que cette nouvelle majorité se construise « autour de quelques grands principes pour le pays, de valeurs républicaines claires et partagées, d’un projet pragmatique et lisible ». Une condition sine qua non pour que le chef de l’Etat, nomme le futur Premier ministre.
« Est-ce qu’on est capable d’aligner plus de 182 députés qui disent, nous ne voulons pas de la gauche au gouvernement avec LFI ? On voit tous les matins Monsieur Mélenchon qui préempte une pseudo-victoire », tonne Hervé Marseille, président de l’UDI, du groupe centriste au Sénat et figure importante du bloc central. Pour le sénateur des Hauts-de-Seine, l’objectif est clair, former une coalition assez large pour écarter le NFP de Matignon. Une coalition allant « au-delà de 182 et le plus proche possible de 289 » députés, plaide Hervé Marseille.
Selon une information du Figaro, confirmée à Public Sénat le Président du Sénat se rend à l’Elysée en fin de journée pour évoquer la situation politique inédite au sortir des élections législatives qui a vu arriver en tête le Nouveau Front Populaire et la menace d’une Assemblée nationale bloquée en 3 blocs.
Alors qu’il espérait la majorité absolue, le RN doit finalement se contenter de la troisième place après les législatives. Au sein du parti, l’heure est donc au bilan et à la réorganisation, avec la démission de Gilles Pennelle, notamment chargé d’identifier des candidats pour ces élections anticipées. Un départ qui pose la question de la formation des militants du parti, épinglés durant la campagne pour leurs propos polémiques.