A l’approche du second tour, et alors que la victoire du Nouveau Front Populaire (NFP) semble compromise, même si arithmétiquement le bloc de gauche peut toujours obtenir une majorité absolue, les dirigeants et figures du NFP se projettent de plus en plus dans l’après législatives.
Dans la 6ème circonscription du Calvados, Elisabeth Borne est en ballotage défavorable, derrière le candidat du Rassemblement national. Noé Gauchard du Nouveau front populaire s’est désisté pour faire barrage à l’extrême-droite. Mais est-ce que les voix de la gauche iront automatiquement à l’ancienne Première ministre qui a porté la réforme des retraites ? C’est tout l’enjeu du scrutin. Reportage dans le Calvados.
Zoom sur la troisième circonscription du Val-de-Marne, où le scrutin est particulièrement tendu. S’y affrontent des personnalités médiatiques, comme le député sortant Louis Boyard et le porte-parole de Renaissance, Loïc Signor. Le RN est également présent au second tour, dans le contexte d’une percée de l’extrême droite dans le 94, où elle se maintient dans quatre circonscriptions.
Alors que l’idée d’une coalition républicaine baroque, de la gauche aux LR, germe et fait réagir dans cette campagne d’entre-deux tours, quelles mesures pourraient faire consensus au sein de cette alliance éventuelle ? Des éléments de réponse dans cette période de haute incertitude.
A quelques jours du second tour des élections législatives, la vague de désistements de candidats du Nouveau Front Populaire et de la majorité présidentielle, suscitent de nombreuses questions. Les électeurs qui n’ont pas leur « champion » au second tour se mobiliseront-ils ? Des abstentionnistes du 1er tour pourraient-ils venir grossir les rangs de la participation ? Si oui, en faveur de quel camp ? Décryptage avec Erwan Lestrohan, directeur conseil au sein de l’institut de sondage Odoxa.
En cette fin de campagne électorale, 51 agressions ont été recensées à l’encontre de plusieurs candidats, à commencer par la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, dont l’équipe a été violemment prise à partie à Meudon, ce mercredi 3 juillet. Les actes de violence physique et verbale se multiplient. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que ces 51 agressions contre des candidats, suppléants ou militants, ont donné lieu à une trentaine d’interpellations. Un climat délétère dont chaque camp politique s’alarme et tente d’imputer la responsabilité aux « extrêmes ».
Ce sera l’élément clé du deuxième tour des élections législatives. Avec plus de 220 désistements de la part des candidats de gauche et d’Ensemble pour la République, la réduction de l’offre politique interroge sur l’ampleur du report de voix au second tour. Les consignes en faveur d’un vote barrage au RN sont depuis quelques années de moins en moins suivies. Et les législatives de 2024 pourraient ne pas faire exception.
Dans notre dernière étude Odoxa, réalisée pour Mascaret, Public Sénat, la presse quotidienne régionale et le Nouvel Obs, le parti dirigé par Jordan Bardella devrait pâtir des plus de 220 désistements d’entre-deux-tours. « En faisant ce sacrifice et en demandant à leurs électeurs de voter POUR un adversaire politique CONTRE le RN, [les candidats] ont clairement fait bouger les lignes », explique le président de l’institut.
Selon notre dernier sondage Odoxa, réalisé pour Mascaret, Public Sénat, la presse régionale et le Nouvel Obs, le RN serait en net recul (210-250 sièges), ne parvenant pas à obtenir la majorité absolue de 289 sièges. Derrière, le NFP recueillerait 140 à 180 sièges en légère baisse, devant la majorité, estimée entre 115 et 155 sièges.
A quelques jours du second tour des élections législatives, le paysage politique apparaît extrêmement fragmenté, divisé entre trois blocs. Dans cette situation, difficile de faire émerger une majorité absolue. Dans ce cas de figure, les autres partis pourraient-ils s’entendre et gouverner ensemble au sein d’une grande coalition ?
Zoom sur la deuxième circonscription d’Eure-et-Loir, où un duel oppose le sortant Olivier Marleix, jusqu’alors président du groupe LR à l’Assemblée nationale et un candidat RN presque inconnu sur le territoire. L’ex-chef de file des députés LR est arrivé 13 points derrière le candidat RN, mais peut compter maintenant sur le retrait de la candidate socialiste. Un désistement qui semble embarrasser Olivier Marleix.
Invité de la matinale de Public Sénat, le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux évoque l’ avenir politique incertain à quelques jours du second tour des élections législatives. Le ministre appuie son champion, Edouard Philippe, selon lui seul capable de recréer une majorité autour de lui.
A quelques jours du second tour des élections législatives, le dernier sondage réalisé par l’institut Harris-Interactive et Toluna pour M6, Challenges et RTL, réalisé après les premiers désistements, fait une projection comprise entre 190 et 220 députés pour le RN et ses alliés. Moins que la majorité relative sortante. Ensemble pour la République est crédité de 110 à 135 sièges, 159 à 183 sièges pour le Nouveau Front Populaire.
Face à la possibilité d’une majorité absolue pour le RN après les élections législatives, l’hypothèse d’une grande coalition allant de la gauche aux Républicains fait son chemin. Comment trouver une majorité dans ces circonstances ? Pour le sénateur communiste Ian Brossat, mieux vaut « un peu d’incertitude » à l’Assemblée que « le chaos » avec une majorité RN.
Avec plus de 220 désistements de candidats qualifiés pour le second tour des législatives en faveur du barrage républicain, la possibilité pour le Rassemblement national d’atteindre la majorité absolue dans la prochaine assemblée s’amenuise. Néanmoins, le parti de Marine Le Pen peut encore espérer se maintenir suffisamment haut pour faire l’appoint de sièges avec d’éventuels débauchages à droite.
Parmi la vague de désistements avant ce second tour des élections législatives, quatre viennent de candidats du RN ou soutenus par le parti. À l’exception d’une candidate du Calvados, dont le retrait survient après la diffusion d’une photo d’elle portant un képi nazi, tous se désistent pour éviter l’élection d’une personnalité du Nouveau Front populaire.
Les élections législatives ne vont pas seulement déterminer la future assemblée, elles vont aussi impacter le financement des partis politiques. Là encore, le Rassemblement national devrait être le grand gagnant.
Figure des deux septennats de François Mitterrand, l’ancien ministre des Affaires étrangères (1988-1993) et président du Conseil constitutionnel de 1995 à 2000, s’était retiré du monde politique au début des années 2000 après le scandale de l’affaire Elf.
Duels incertains, personnalités en danger, bastions historiques qui pourraient tomber, députés sortants en grande difficulté : alors que 501 circonscriptions voient s’affronter 2, 3, voire 4 candidats sur ce second tour, Public Sénat a sélectionné pour vous, quelques affrontements à observer de près.
On connaît désormais les candidats déclarés pour le second tour des élections législatives. Après de nombreux désistements, le scrutin du 7 juin verra finalement 409 candidats s’affronter en duel, 89 triangulaires et deux quadrangulaires. Le bilan en chiffres.