Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
Alors que le premier ministre va recevoir les responsables socialistes, le PS fait monter la pression et demande à Sébastien Lecornu de se positionner sur leur contre-budget, insistant sur la question du déficit, de la taxation des hauts patrimoines et le pouvoir d’achat. Sur la taxe Zucman, ils sont prêts à lâcher le principe, à condition qu’une autre solution rapporte autant.
Le premier ministre Sébastien Lecornu a entamé ce mercredi ses consultations par son parti, Renaissance. Des rencontres qui ne se limiteront pas aux formations politiques. « Il recevra tout le monde, tous les partis et les syndicats aussi », affirme le patron des sénateurs macronistes, François Patriat, après avoir été reçu à Matignon. Voulant « un socle commun solidaire », Sébastien Lecornu « a dit qu’il allait beaucoup parler avec la gauche ».
« Emmanuel Macron s’obstine dans une voie à laquelle aucun socialiste ne participera », dénonce le numéro 1 du PS, Olivier Faure. Patrick Kanner, à la tête des sénateurs PS, se dit cependant prêt à « écouter » Sébastien Lecornu, tout en mettant « la barre très haut ». « C’est une provocation qui est dangereuse », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard. La communiste Cécile Cukierman alerte sur « la crise politique profonde » dans laquelle s’enfonce le pays.
Au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou, députés et sénateur PS se sont réunis pour réfléchir à toutes les options possibles, tout en continuant à marteler leur demande d’un premier ministre de gauche. Ils profitent au passage d’une unité retrouvée, dans une séquence qui les replace, pour un temps, au centre du jeu.
Pour les parlementaires du bloc central, l’après s’écrit toujours du côté du bloc central, malgré la chute de François Bayrou. « Les socialistes nous sanctionnent et il faudrait le lendemain matin les soutenir ? » s’étonne le président de l’UDI, Hervé Marseille. « Le chef de l’Etat doit nommer un premier ministre rapidement », pense le sénateur Renaissance, François Patriat, mettant en garde sur les « difficultés à avoir un budget dans les temps ».
Sans surprise, les députés ont voté contre la confiance réclamée par François Bayrou à l’Assemblée. Un pari perdu pour le premier ministre, qui entraîne sa démission, plongeant le pays dans une nouvelle ère d’instabilité. Les regards sont désormais braqués vers l’Elysée. Emmanuel Macron doit nommer un nouveau premier ministre. A moins qu’il ne décide de dissoudre à nouveau…
L’ancien président de l’Olympique Lyonnais, quasi-candidat aux municipales à Lyon, reçoit le soutien des LR, avec Laurent Wauquiez. « La candidature Aulas est en train de marquer des points », selon le sénateur LR Etienne Blanc. « Il faudra qu’il muscle un peu son jeu, il n’est pas au niveau », raille le sénateur des Ecologistes, Thomas Dossus.
Le sénateur de Saône-et-Loire, qui s’est récemment illustré en tant que président de la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic, a été élu à la tête de la région, succédant à Marie-Guite Dufay. Elu sénateur en 2014, il va devoir lâcher son mandat de parlementaire en raison du non-cumul des mandats.
Alors que le gouvernement Bayrou devrait tomber, le ministre de l’Economie « est très actif en ce moment », confie un parlementaire de gauche. Alors que l’après-Bayrou est dans toutes les têtes, il contacte discrètement des responsables PS ou de Place Publique, à la recherche d’un accord de non-censure pour le budget.
Une rencontre pour rien, ou pour la forme. « On était venus par courtoisie républicaine », a expliqué le numéro 1 PS, Olivier Faure, reçu avec les présidents des groupes socialistes par François Bayrou. Le PS entend toujours voter contre la confiance. S’il ne « conteste pas » le diagnostic, « il y avait deux projets qui se confrontaient ».