On rentre dans le money time. A moins de 48 heures de la commission mixte paritaire sur le budget, chacun fait monter la pression. Le premier ministre Sébastien Lecornu s’étonne du manque d’échange et demande « une CMP à blanc », le ministre de l’Economie se fait copieusement huer par les sénateurs de la majorité sénatoriale, qui de leur côté, veulent trouver 6 milliards d’économies pour ramener le déficit « à 5,1 %, au minimum » dans la copie finale, quand le PS veut 10 milliards de recettes de plus…
Après le vote du budget par le Sénat, les chances d’une CMP conclusive semblent à la baisse. « Soit c’est une rupture dès maintenant. Soit on voit quelle est la voie de passage », résume un sénateur LR. Le niveau de déficit, porté à 5,3 % après le vote du Sénat et celui de l’Assemblée sur le budget de la Sécu, est source de discorde entre sénateurs et gouvernement. Mais au sein de la majorité, avec 31 abstentions et 4 votes contre, un malaise apparaît. Certains estiment que l’effort sur le déficit n’a pas été à la hauteur.
Les sénateurs ont voté très largement en faveur de l’effort de défense, lors d’un débat consultatif organisé au Sénat par le premier ministre. Il sera l’année prochaine quasi doublé comparé à ce qui était prévu, avec 6,7 milliards d’euros… à condition que le budget soit voté.
En parlant de « préférence nationale pour nos artistes français », expression utilisée depuis longtemps par le RN, la ministre de la Culture a suscité les critiques du président du groupe PS, Patrick Kanner, et du communiste Pierre Ouzoulias. « Vous ne pouvez pas m’assimiler à ce que vous sous-entendez », s’est défendue Rachida Dati.
La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé devant le Sénat confier une mission à Philippe Jost, déjà chargé de la reconstruction de Notre Dame de Paris, sur le musée victime d’un cambriolage spectaculaire. « Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité », soutient la ministre.
Au moment où les sénateurs s’apprêtent à terminer l’examen du budget, les esprits sont déjà dans l’étape suivante, la commission mixte paritaire. Malgré de très grosses différences entre les députés et le texte du Sénat, l’idée d’un accord en CMP fait son chemin. Mais avant de voir une fumée blanche, beaucoup de chemin reste à faire. Pour préparer le terrain, les échanges informels ont déjà commencé.
Alors que le gouvernement voulait à l’origine réduire de 50 % le fonds de soutien à l’expression radiophonique locale, qui bénéficie à 770 radios locales, les sénateurs, de gauche comme de droite, se sont mobilisés pour maintenir ses crédits au niveau de 2025, avec le soutien de la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Issu d’une idée de la majorité sénatoriale l’an dernier, le Dilico est un « système d’épargne forcée » qui permet de faire contribuer les collectivités à l’effort d’économies. Dénoncé avec force par la gauche et une partie du centre et de la droite, le dispositif a été revu, après des débats parfois tendus, pour ramener la ponction de 2 milliards à 890 millions d’euros.
Les sénateurs de gauche comme de droite se sont unis pour jeter un sort au FIT, fusion de plusieurs fonds de soutiens aux collectivités, voulu par le gouvernement. Tous se sont levés pour dénoncer une mesure qui risquerait, selon eux, de mettre à mal les communes rurales.
Alors que Nicolas Sarkozy n’appellera pas au front républicain et que Bruno Retailleau défend l’union des droites « par les urnes », la question d’un possible rapprochement des LR avec le RN divise encore. La ligne reste au rejet de tout accord d’appareils, plusieurs parlementaires craignant pour « la survie » des LR en cas de fusion-absorption avec le RN. Mais certains sont prêts à se laisser tenter.
Dans son ouvrage écrit en prison, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’appellera pas au front républicain et soutient pour la droite le « rassemblement le plus large possible, sans exclusive ». Beaucoup y voient une défense de l’union des droites. Mais l’entourage de l’ex-chef de l’Etat dément. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il fallait parler aux électeurs du RN, mais absolument pas s’allier au parti », soutient-on.
Dénonçant la baisse des crédits, une très large majorité s’est dessinée au Sénat pour renforcer le budget du service civique. De quoi permettre d’accueillir environ 130.000 jeunes en 2026, contre 110.000 dans la version du gouvernement.