S’« il n’y a pas d’accord de non-censure », pour l’heure, entre le PS et le nouveau premier ministre, le numéro 1 du PS, Olivier Faure, a assuré que les socialistes étaient « une opposition ouverte au compromis ». Mais sur les sujets mis sur la table, « pour l’instant, nous n’avons pas de réponse précise », constate Patrick Kanner, à la tête des sénateurs PS. A défaut, il agite à nouveau la menace d’une censure…
Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.
Après la nomination du président du Modem comme premier ministre, le PS ne ferme pas la porte à des compromis, tout en dénonçant un choix qui ne respecte pas le résultat des législatives. LFI brandit en revanche la menace d’une censure, confirmant les divergences des derniers jours. Entre les deux, les écologistes n’excluent plus non plus la censure, sauf si François Bayrou opère un changement de cap.
Le vote de la motion de censure n’a pas seulement fait tomber le gouvernement Barnier. Il empêche l’adoption de nombreux dispositifs, notamment toutes les mesures d’aides. Les agriculteurs et la Nouvelle Calédonie en font les frais, comme l’indexation de l’impôt sur le revenu. Il faudra attendre un nouveau budget, en début d’année, pour y remédier.
Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Le PS, Les Ecologistes et le PCF se voient ce midi pour une réunion de calage, avant d’être reçus ce mardi après-midi par Emmanuel Macron. Soit une réunion du NFP, mais sans LFI, qui a refusé de participer aux rencontres avec le chef de l’Etat. L’objectif est d’« avancer unis dans ce rapport de force », explique un responsable socialiste.
Alors que le PS fait un pas vers le socle commun, en proposant un pacte de non-censure pour sortir du blocage à l’Assemblée, LFI dénonce une trahison. Reçus par Emmanuel Macron ce lundi, les écologistes saluent la proposition du Président d’une réunion commune à plusieurs partis. Les communistes assument la main tendue.
Les responsables du bloc central, dont Gabriel Attal et François Bayrou, réunis à l’Elysée autour d’Emmanuel Macron, préparent l’après Barnier. « Le bloc central se serre les coudes et essaie de s’élargir », résume un participant. Alors que le PS montre une ouverture, l’ex-majorité présidentielle reste prudente, au point de craindre « une fausse main tendue » des socialistes.
Chez Renaissance, plusieurs députés et sénateurs défendent l’idée d’un pacte de « non-censure », du PS au LR en passant par le bloc central, qui permettrait au prochain premier ministre de durer plus de trois mois. Gabriel Attal, à la tête du groupe EPR, soutient le principe en privé, tout comme son homologue du Sénat, François Patriat. Mais en interne, certains députés Renaissance sont en réalité plus circonspects.
Après le vote de la censure du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron reprend la main. Le chef de l’Etat va s’adresser aux Français ce jeudi soir, à 20 heures. Que pourra-t-il décider ? Entre renommer Michel Barnier, hypothèse improbable, nommer vite un premier ministre du socle commun, ou une personnalité de gauche, avec un pacte de non-censure, le Président a plusieurs options sur la table.
Lancée par le PS, l’idée d’un accord de non-censure, qui irait du PS au LR, en passant par le bloc central, fait son chemin, pour construire l’après Barnier. Gabriel Attal reprend à son compte la proposition de Boris Vallaud, tout comme l’écologiste Yannick Jadot ou le centriste Hervé Marseille. Une ébauche de nouvelle majorité ? Les LR sont en revanche beaucoup moins allants. « On soutient Michel Barnier. On n’est pas obligés de soutenir le prochain gouvernement », prévient Max Brisson, porte-parole du groupe LR du Sénat.