Alors que François Bayrou imagine l’organisation d’un référendum sur les économies à réaliser dans le prochain budget, les responsables de la commission des finances du Sénat ne suivent pas. « Ce n’est pas la bonne solution », selon le rapporteur LR du budget, Jean-François Husson. « Tout ce qui est référendum, c’est par principe un contournement » du Parlement, ajoute le président PS de la commission, Claude Raynal.
Alors que la grève se profile à la SNCF pour le pont du 8 mai, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, soutient toujours le texte du centriste Hervé Marseille, dont il était rapporteur, qui encadre le droit de grève lors des départs en vacances ou jours fériés. « On tirera les enseignements, une fois ce conflit passé, de ce qui peut être amélioré », soutient le ministre. Mais « à court terme, la PPL n’est pas inscrite à l’ordre du jour », selon son entourage.
Auditionné par le Sénat, le président de la Cour des comptes est revenu sur « l’année noire » pour les finances publiques qu’a été 2024, dénonçant de nouveau une « gestion erratique et un pilotage à vue », avec à la clef un dérapage du déficit. A l’avenir, Pierre Moscovici appelle à mieux garantir « l’indépendance » des prévisions de croissance, pour la « soustraire au politique ». Il menace de ne pas certifier les comptes de l’Etat, si plusieurs « anomalies » ne sont pas corrigées.
En avançant l’idée d’une « contribution modeste » pour recréer le lien entre communes et citoyens, le ministre François Rebsamen a relancé ce débat sensible de la fiscalité locale. Au Sénat, tous les sénateurs dénoncent la suppression de la taxe d’habitation par Emmanuel Macron. A la place, le sénateur Bernard Delcros, président de la délégation aux collectivités, soutient l’idée d’une « contribution » qui serait « différentiée, en fonction des revenus des habitants », via « une remise à plat » des impôts locaux.
Défenseur de ce mode de scrutin de longue date, le premier ministre consulte mercredi le RN, favorable aussi à la proportionnelle. Manière d’envoyer un gage au parti qui le menace encore d’une censure. La gauche est pour, mais ses alliés LR sont clairement opposés. A moins que le retour du cumul des mandats entre aussi dans les discussions.
Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.
Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.
Les Républicains ont plus que doublé leur nombre d’adhérents, à un mois du vote qui doit départager Laurent Wauquiez de Bruno Retailleau pour la présidence du parti. L’Ile-de-France rassemble le quart des militants, l’ancienne région de Laurent Wauquiez plus de 16 %. Dans son fief de la Haute-Loire, « on est passé de 200 à plus de 2000 adhérents », revendique le sénateur Laurent Duplomb. « Les fiefs vont s’égaliser, c’est le reste de la France qui fera la différence », selon Max Brisson, soutien du ministre de l’Intérieur.
Le premier ministre défend « depuis 25 ans », rappelle-t-il lui-même, la nécessité de lutter contre la dette. En 2002, 2007 et 2012, l’ancien candidat à la présidentielle en faisait en effet déjà une nécessité, avant que le sujet ne soit plus largement défendu par une partie de la classe politique.
En présentant aux Français un discours « de vérité » sur l’état des finances publiques, le premier ministre « essaye de reprendre la main sur l’agenda médiatique et de retrouver une sorte de leadership », selon le communicant Philippe Moreau Chevrolet. Mais pas sûr « que les Français achètent la cure d’austérité ».
François Bayrou organise ce mardi un grand raout pour tenter de partager un constat d’« état d’urgence » sur les finances publiques. Un préalable pour préparer les esprits aux économies qui se préparent dans le budget 2026. Alors que les collectivités pourraient être mises à contribution, le rapporteur du budget au Sénat, Jean-François Husson, en a « assez qu’on se défausse les uns sur les autres ». Le sénateur LR n’écarte pas en revanche une mesure sur les retraités : « Ils sont conscients qu’il y aura un effort à faire », quitte à « revoir certains acquis ».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, évoque une taxe sur les revenus publicitaires des Gafam, en cas d’échec des discussions avec Trump sur les droits de douane. « Il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds », soutient la sénatrice Catherine Morin-Desailly. Mais pour Ophélie Coelho, chercheuse à l’Iris, nous risquons d’être les « perdants ». Elle défend plutôt le développement de nos propres solutions autour du « logiciel ».