Le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, a récusé tout retard à l’allumage du gouvernement, ou manque d’information du Parlement, face à l’écart conséquent sur les prévisions de déficit public en 2023, qu’il explique par des recettes plus faibles que prévu, à hauteur de 21 milliards d’euros. Le rapporteur LR, Jean-François Husson, n’a pas lâché le ministre, estimant que l’exécutif avait les informations pour ajuster ses chiffres.
Alors que le compromis est la règle en Europe, la tête de liste LR aux européennes assume de voter « très souvent » au Parlement européen avec des « collègues du groupe ECR », l’un des deux groupes d’extrême droite, où siège le parti de Giorgia Meloni. La première ministre italienne pourrait se retrouver au centre des discussions au lendemain du scrutin. Au sein des LR, la prudence reste de mise, mais certains, comme Julien Aubert, vice-président du parti, plaident pour « s’allier avec ECR ».
Alors que les sondages montrent de plus en plus la liste PS/Place Publique de Raphaël Glucksmann au coude-à-coude avec celle de la majorité présidentielle de Valérie Hayer, la question d’un croisement des courbes n’a jamais semblé aussi brûlante. Si l’optimisme reste de mise dans le camp Macron, « on peut se réveiller le 9 juin avec une énorme surprise », alertent certains. Du côté du PS, « on fait tout pour » reléguer les macronistes à la troisième place.
« On a le contrôle de l’entreprise », assure devant le Sénat le directeur général de la start-up française spécialisé dans l’intelligence artificielle, alors que les fonds d’investissement américains sont plus actifs dans le domaine. Côté emploi, « la structure du marché du travail va profondément changer », prévient Arthur Mensch, avec « des changements profonds dans la production » et les « services ».
C’est le premier ministre, et non la tête de liste de la majorité présidentielle, Valérie Hayer, qui va affronter le candidat du RN, jeudi sur France 2. Un duel où chaque camp espère marquer des points. Mais du côté de la liste PS/Place Publique, on dénonce un « duo » et l’exclusion de Raphaël Glucksmann du débat, dont on demande même l’annulation.
Le ministère de l’Intérieur a officiellement enregistré 37 listes pour le scrutin du 9 juin, un chiffre battant le record de 2019. Le sénateur de l’Aisne, Pierre-Jean Verzelen, propose d’établir un « filtre » pour limiter le nombre de listes aux européennes, qui devraient recueillir « 10.000 parrainages de citoyens ». Il soulève les difficultés d’organisation pour les communes et l’absence d’effet sur la participation.
[SERIE] Le Parlement européen raconté par ses eurodéputés. Pour mieux comprendre le travail à Bruxelles et Strasbourg, la parole à ceux qui font vivre l’institution : les eurodéputés. Pour les LR, Anne Sander a œuvré pour modifier le volet agricole du texte sur la restauration de la nature, ouvrant « la voie à plus de pragmatisme au niveau du Parlement européen » et un texte plus « pro agriculture ». Malgré son travail actif au Parlement européen, les LR l’ont reléguée à la dixième place de la liste, qui risque de ne pas être éligible…
Recevant les présidents de l’Assemblée et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, et les groupes politiques, le premier ministre Gabriel Attal n’a pas fait d’annonce, sauf sur l’annulation du passage de la flamme olympique en Nouvelle-Calédonie. Tous demandent une mission de dialogue. « Il y a une reprise en main par Emmanuel Macron », selon la socialiste Corinne Narassiguin.
Jordan Bardella reste toujours loin devant, quand Valérie Hayer peine à contenir la dynamique de Raphaël Glucksmann. Le candidat PS/Place Publique talonne de plus en plus la liste de la majorité présidentielle. Manon Aubry pour LFI progresse un peu, quand François-Xavier Bellamy est plus ou moins stable.
Pour sortir de la crise en Nouvelle-Calédonie, où l’Etat d’urgence a été décrété, le président du groupe LR propose la création d’un « comité de médiateurs », avec Gérard Larcher, qui « est respecté par toutes les parties et parle à tout le monde », et Yaël Braun-Pivet. Patrick Kanner, à la tête des sénateurs socialistes, est « favorable » à l’idée d’une médiation, réclamée aussi par le PS. Il estime que « le gouvernement s’est mis dans le mur en klaxonnant, en voulant jouer l’autorité ».
A moins d’un mois du scrutin, la tête de liste PS/Place Publique met sur la table un programme de 338 mesures, qui assume une « avancée fédérale de la Construction européenne » pour porter une « Europe puissante », « écologique » et « sociale ». Il assure qu’il ne s’agit pas de « chercher des voix » chez les écologistes. Mais Raphaël Glucksmann entend bien être « à la tête » de « la redéfinition de la social-démocratie européenne ».
« L’école catholique ne fait pas pareil et assume que son projet éducatif ne soit pas neutre » a affirmé le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme, auditionné par le Sénat. Les sénateurs de gauche ont pointé le manque de mixité de ces établissements, quand ceux de droite ont pris la défense de l’enseignement catholique privé.