L’ancien ministre sarkozyste mènera les travaux de cette commission d’enquête voulue par le groupe écologiste du Sénat, aux côtés de l’ancien candidat à la présidentielle, Yannick Jadot, qui en sera le rapporteur.
L’arrivée de Gabriel Attal à Matignon suscite un mélange de bienveillance, notamment sur son jeune âge, et d’indifférence. La droite, plutôt clémente, attend pour l’heure de juger le nouveau premier ministre par les actes. La gauche ne ménage pas ses critiques, pointant un coup de com’ sans changement de cap.
Démonétisé, le remaniement n’apparaît plus comme une arme politique synonyme de changement fort. Il n’a plus de réel effet, si ce n’est « d’ambiancer les médias » et de « se débarrasser des brebis galeuses », souligne Gaspard Gantzer, l’ancien conseiller com’ de François Hollande à l’Elysée. La conséquence d’une centralisation du pouvoir par Emmanuel Macron. « Chacun sait bien que le Président est son propre premier ministre », souligne le sénateur Philippe Bas, ancien secrétaire général de l’Elysée de Jacques Chirac.
Avec le projet de loi immigration, le Sénat a su jouer sa carte à plein. Grâce à la majorité relative à l’Assemblée, la Haute assemblée est devenue incontournable dans le jeu politique. Depuis la réélection d’Emmanuel Macron, ses deux principales réformes, les retraites et l’immigration, ont été en grande partie définies par la ligne du Sénat, à majorité de droite et du centre. Après le rôle de contre-pouvoir, par ses commissions d’enquête, la Haute assemblée jouit maintenant d’un pouvoir renforcé.
Le projet de loi immigration a vu ses principaux acteurs évoluer sur certains sujets, allant jusqu’à parfois accepter ce qui était pour eux des lignes rouges. Des évolutions qui ne sont pas rares en politiques, qui montrent aussi comment les débats, tout au long de la procédure parlementaire, se font dans un mélange de conviction et d’opportunités politiques.
Invité de France 5, le chef de l’Etat est revenu sur l’adoption polémique du projet de loi immigration. Reconnaissant un texte « durci » par le Sénat, Emmanuel Macron assume et estime que « c’est un bouclier pour le pays ». Il récuse l’idée que certaines dispositions soient reprises du RN, ne voyant pas de préférence nationale dans le texte.
Le vote de la loi immigration a profondément divisé la majorité présidentielle et place Emmanuel Macron dans une nouvelle crise politique. Avec cette majorité relative, « ils étaient dans les mains de leur adversaire », souligne le professeur de droit, Benjamin Morel. Pour le communicant Philippe Moreau Chevrolet, « la rupture avec l’aile gauche est consommée. On assiste à un séisme politique ».
Expulsions facilités, fin de l’automaticité du droit du sol, préférence nationale durant une période, durcissement du regroupement familial, rétablissement du délit de séjour irrégulier, mesures de régularisation au cas par cas, et selon critères, par le préfet, débat sur les quotas… Lors de la commission mixte paritaire sur le texte immigration, les LR ont eu gain de cause sur de nombreux points, issus du texte adopté au Sénat.
La commission mixte paritaire sur le texte immigration a réussi à trouver un compromis, non sans mal, au terme d’une CMP d’une durée exceptionnelle. Députés et sénateurs se sont accordés sur un texte largement durci, comparé à sa version initiale. Les LR se sont retrouvés en position de force. Le Sénat, à majorité de droite et du centre, avait adopté sa version du texte, quand les députés ont rendu une copie blanche, en adoptant d’emblée une motion de rejet. L’adoption des conclusions de la CMP à l’Assemblée risque maintenant d’être compliquée.
Si un accord semblait proche sur le papier, les premières heures de la commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration ont montré une sérieuse crispation autour de la question des APL sur les aides sociales pour les étrangers qui ne travaillent pas. Chacun, entre LR et la majorité, se renvoie la balle dans un dialogue de sourds, parole contre parole sur le contenu de l’accord. Les travaux ont finalement été suspendus pour la nuit. Ils reprennent mardi matin.
Les dernières heures de négociations semblent porter leur fruit. S’il faut encore attendre l’issue de la commission mixte paritaire sur le texte immigration, les discussions étaient « en bonne voie » avant le conclave parlementaire. Quelques « problèmes » restaient cependant à régler.
Les sénateurs écologistes du Sénat entendent faire la lumière sur les activités du pétrolier français, pointant son rôle dans le réchauffement climatique par ses investissements dans les énergies fossiles, y compris dans des pays autoritaires, en contradiction avec les engagements d’Emmanuel Macron pour le climat, au nom de la France. La question des « liens entre la diplomatie française et Total », et de leur « opacité », sera aussi au menu.