Les partis de gauche et écologistes rejoignent la mobilisation du 19 janvier lancée par l’intersyndicale contre la réforme des retraites. Dans ce mouvement unitaire, LFI semble jouer solo, en lançant aussi une mobilisation le 21, qui fait débat. « Les partis politiques doivent accompagner le mouvement. Accompagner, ce n’est pas le devancer », pour le socialiste Patrick Kanner. Le niveau de mobilisation le 19 sera regardé de près.
Depuis novembre 2018, la majorité sénatoriale de droite et du centre propose de repousser l’âge de départ à la retraite, avec en réalité quelques variations, proposant 63 ans ou 64 ans, selon les années. Le gouvernement s’y est d’abord opposé frontalement, avec Agnès Buzyn, avant de se rapprocher de la position sénatoriale, tout en la rejetant.
Bruno Retailleau salue les annonces d’Elisabeth Borne sur les retraites, qui reprend les grandes lignes de la position défendue par la majorité sénatoriale chaque année. « Ce texte portera la marque du groupe LR, et notamment du groupe LR du Sénat », apprécie le patron des sénateurs LR. « Les LR sont les idiots utiles de la majorité macroniste », tacle Patrick Kanner, à la tête des sénateurs PS. Avec les sénateurs de gauche, il entend « combattre » la réforme « avec détermination ».
A quelques heures de la présentation de la réforme des retraites par Elisabeth Borne, le président des LR, Eric Ciotti, s’est dit prêt à « voter une réforme juste qui sauve notre système de retraite ». L’exécutif compte reprendre les travaux du Sénat, avec un report à 64 ans et une accélération de la réforme Touraine. Version de la réforme déjà issue d’un compromis passé entre LR et sénateurs centristes.
Alors qu’Emmanuel Macron a présenté ses propositions pour répondre à la crise du secteur de la santé, la présidente LR de la commission des affaires sociales du Sénat, Catherine Deroche, note qu’une partie « va dans le sens des conclusions » de la commission d’enquête du Sénat sur l’hôpital. Elle est « plus dubitative sur le donnant-donnant » pour les généralistes.
A quelques jours de la présentation de la réforme des retraites, le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau, qui s’est entretenu avec la première ministre, sent que le gouvernement va s’aligner sur la proposition du Sénat, soit un report à 64 ans et l'accélération de la réforme Touraine. Dans ces conditions, « je ne vois aucune raison de ne pas voter ce qu’on vote d’habitude », affirme Bruno Retailleau, qui pense que l’exécutif pourrait proposer 64 ans dès « le 10 janvier ».
Alors qu’Elisabeth Borne répète que le report à 65 ans de l’âge de départ n’est « pas un totem », tout semble indiquer que l’exécutif pourrait se rapprocher des 64 ans, reprenant la position défendue par les sénateurs LR. Reste que les députés LR, sans qui la réforme ne peut passer, ne sont pas encore alignés avec le Sénat.
Alors que les députés LR jouent le rôle de groupe charnière à l’Assemblée, ils sont pour l’heure divisés sur les retraites. Les sénateurs défendent eux leur propre ligne, avec un report de l’âge légal à 64 ans et l’accélération de la réforme Touraine sur la durée de cotisation. Une idée dont pourrait s’inspirer le gouvernement. Députés et sénateurs LR tenteront de trouver « un terrain d’entente ».
Selon notre sondage Odoxa-Mascaret pour Public Sénat, LCP-AN et la presse régionale, une majorité des sondés rejette l’engagement de campagne d’Emmanuel Macron. Le nombre de personnes estimant qu’il s’agit d’une bonne réforme est cependant en hausse de 5 points en un mois, avec 32 %.
Pour la réforme des retraites, la premier ministre Elisabeth Borne « est ouverte » à une solution mixte, qui jouerait entre le recul de l’âge de départ et la durée de cotisation, selon le président du groupe Les Indépendants du Sénat.
Reçu comme tous les présidents de groupes parlementaires par Elisabeth Borne, le patron des sénateurs centristes a « senti » que la première ministre voyait d’un bon œil la position du Sénat sur les retraites : un report à 64 ans et une accélération de la réforme Touraine. « Il n’est pas impossible que la proposition du gouvernement ressemble furieusement à ce que nous faisons au Sénat », selon Hervé Marseille.
Par cette commission d’enquête, le groupe CRCE compte aussi se pencher sur « les choix de l’industrie pharmaceutique française » dans le secteur du médicament, alors que les pénuries se multiplient, notamment pour le doliprane pour les enfants.