Alors qu’Olivier Marleix, nouveau patron des députés LR, demande à Elisabeth Borne de garantir « un prix à la pompe qui ne dépasse pas 1,50 euro du litre », les sénateurs LR doutent de la mesure. « Pas sûr que ce soit faisable, ni tenable », selon le rapporteur du budget au Sénat, Jean-François Husson. Les sénateurs LR vont aussi présenter un « ensemble de propositions ».
Du fait de la majorité relative à l’Assemblée, l’équilibre des commissions mixtes paritaires, où députés et sénateurs tentent de trouver un accord, est profondément modifié. Les LR, grâce à la droite sénatoriale, vont se retrouver en position de force et pourraient mettre en minorité le gouvernement. Mais au Sénat, on assure ne pas vouloir « bloquer pour bloquer ».
L’élection du député LFI Eric Coquerel à la présidence de la commission des finances de l’Assemblée ne laisse pas indifférent au Sénat. Il « sortira sans doute d’un formatage qu’on a pu connaître », salue le socialiste Claude Raynal, son alter ego au Sénat. « Il va falloir inventer », estime le sénateur LR Jean-François Husson, rapporteur général du budget, « chacun doit être intelligent ».
Connu des Français pour avoir géré l’épidémie de covid-19 pendant deux ans, Olivier Véran fait sa « mue » au ministère des Relations avec le Parlement. Il devra y gérer une nouvelle crise. Un poste devenu « clef » dans la recherche de majorités, texte après texte, où Olivier Véran va enfin pouvoir faire ce qu’il aime : de la politique. Il tombe le masque.
Les responsables politiques reçus par le chef de l’Etat rejettent tous l’idée d’un gouvernement d’union nationale. L’exécutif vise plutôt des majorités « projet par projet ». Il mise sur les questions de pouvoir d’achat, de transition écologique et de sécurité.
Alors qu’Emmanuel Macron n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée, le ministre Eric Dupond-Moretti évoque l’idée d’« avancer ensemble » avec le RN. Il n’est pas le seul. La députée LREM Céline Calvez veut « aller chercher » leurs voix, et l’ex-ministre Barbara Pompili et le député Sylvain Maillard sont prêts à « discuter » avec le RN. Des propos contraires à « l’ADN » macroniste, qui passent très mal chez certains marcheurs…
La première ministre Elisabeth Borne a remis sa démission au chef de l’Etat, qui l’a refusée. Un acte qui n’est pas lié à la situation politique et à l’échec de la majorité aux législatives. Explications.
Après les mauvais résultats de la majorité aux législatives, la question du maintien de la première ministre à Matignon « se pose », au sein de la majorité, au profit d’un profil plus politique. Mais après sa victoire aux législatives, d’autres la jugent « légitime ». D’autant que la présidence du groupe à l’Assemblée et le perchoir sont des « enjeux plus forts » et plus urgents pour Emmanuel Macron.
Avec la défaite surprise de Richard Ferrand, le perchoir est libre. Il faut vite lui trouver un remplaçant ou une remplaçante. Au sein de la majorité, l’ex-ministre de la Transition écologique entend jouer un rôle. Elle est « en train d’y réfléchir ».
Majorité relative pour Emmanuel Macron, qui devra trouver des majorités au cas par cas, les LR en position de groupe pivot, grosse poussée du RN et la Nupes qui réussit en partie seulement son pari : les législatives 2022 resteront dans les annales. Les points essentiels à retenir.
Face à une « situation inédite », qui « constitue un risque pour notre pays », la première ministre, reconnaît que « les sensibilités multiples devront être associées, et les bons compromis bâtis ». Les macronistes n’auront pas d’autres choix pour trouver des majorités à l’Assemblée.
Selon nos premières estimations, Ensemble n’a pas de majorité absolue au soir du second tour. Emmanuel Macron devra donc trouver des voix, plutôt du côté de LR, qui limitent bien la casse. Jean-Luc Mélenchon est moins haut qu’espéré, mais la Nupes réussit néanmoins un beau score.