L’ancienne ministre du gouvernement Castex fait son entrée au Sénat à la faveur d’un accord avec Jean-Marie Vanlerenberghe, qui lui a laissé la place en cours de mandat. Mais comme l’ex-sénateur Modem, cette membre du bureau exécutif de Renaissance siège au groupe Union centriste, et non au groupe RDPI, qui accueille pourtant les élus du parti de Gabriel Attal. Une décision qui fait tousser certains membres de Renaissance. Explications.
Les LR ont rappelé au premier ministre leurs exigences pour entrer au gouvernement. Ils attendent des « gages » de Sébastien Lecornu sur les économies, le travail et le régalien, via « une base contractuelle, avec des engagements clairement édictés », explique Mathieu Darnaud, président du groupe LR du Sénat. Si le PS censure le gouvernement, la droite est déjà prête à leur renvoyer la responsabilité de l’instabilité.
Le premier ministre joue peut-être son avenir cette semaine. Après avoir de nouveau déjeuné avec les cadres du socle commun, il sera confronté jeudi à une nouvelle mobilisation puis recevra des socialistes très déçus après son interview. « Au moment où je vous parle, on est plutôt sur la dynamique de la censure », prévient Patrick Kanner, patron des sénateurs socialistes. Mais le PS ne ferme pas encore la porte.
Face à la condamnation à 5 ans de prison de Nicolas Sarkozy, certains politiques demandent une grâce présidentielle. Ce super pouvoir, conféré par la Constitution, est dans les seules mains d’Emmanuel Macron. L’ancien chef de l’Etat, qui voulait dans le passé supprimer ce droit de grâce, pourrait-il en profiter ?
Le RN se prépare dès maintenant pour les sénatoriales de septembre 2026. « Nous avons la volonté de doubler voire de tripler notre nombre de sénateurs », annonce à publicsenat.fr Ludovic Pajot, nommé directeur de campagne, soit frôler les dix sénateurs, permettant de créer un groupe. Mais avant cela, le parti devra réussir les municipales. Il entend, cette fois, éviter les « brebis galeuses ». Il cherche des candidats présentables, capables de « gérer une ville ».
Au Sénat, le président du groupe centriste, Hervé Marseille, « n’arrive pas à comprendre le sens » de la décision du tribunal. « Il y a dans ce jugement une valeur d’exemplarité », note pour sa part le macroniste François Patriat. A gauche, le communiste Ian Brossat raille la campagne des LR sur « la France des honnêtes gens ».
Les syndicats se sont dits déçus, après avoir été reçus ce mercredi par le chef de gouvernement. « Il ne parlera pas tant qu’il n’aura pas trouvé la clef », selon un responsable du socle commun. Le premier ministre pourrait nommer son gouvernement entre le 3 et le 6 octobre, confient plusieurs sources au sein de la majorité.
Au lendemain du discours « historique » d’Emmanuel Macron à l’ONU, la droite sénatoriale interroge sa décision. « On ne met pas la charrue avant les bœufs pour des raisons de communication politique », pointe Cédric Perrin, président LR de la commission des affaires étrangères. « C’était très fort », salue au contraire la présidente PS du groupe d’amitié France-Palestine du Sénat, Gisèle Jourda, qui est sur place. Elle espère que la France « va pouvoir entraîner dans son sillage d’autres pays ».
Gabriel Attal fait sa rentrée politique, ce week-end, à Arras, où il espère marquer les esprits lors d’un « grand meeting ». Il entend « dresser ce chemin d’espoir qui est de repenser globalement notre modèle », explique la députée Renaissance Prisca Thévenot, proche de l’ex-premier ministre. L’objectif du parti est bien « d’avoir un candidat à l’élection présidentielle », confie un cadre. Mais son ambition à peine voilée interroge, jusqu’en interne…
Alors que les manifestants battaient le pavé, le premier ministre a rassemblé autour de lui Bruno Retailleau, Gabriel Attal, Edouard Philippe, Marc Fesneau et Hervé Marseille, avec l’épineuse question du budget au menu.
Dans une lettre adressée aux maires de France, le premier ministre répète qu’« un grand acte de décentralisation sera bientôt présenté devant le Parlement pour définir précisément la compétence de chacun ».
Un sondage Ifop, commandé par le PS, montre que la taxe Zucman sur les ultrariches est soutenue jusque dans les rangs des sympathisants LR, à 89 %, et Renaissance, à 92 %. Une victoire idéologique pour la gauche, plus habituée aux défaites ces dernières années ? « Ce sondage montre que les efforts doivent être mieux répartis », selon Frédéric Dabi de l’Ifop, et reflète surtout « un malaise dans le pays ».