Selon le rapport annuel de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, l’autorité indépendante a transmis 66 dossiers à la justice en 2021. Il n’y a « pas de parlementaire en exercice en défaut de déclaration », précise son président, Didier Migaud. Il pointe surtout des lacunes sur le lobbying, où « une partie de la haute administration fait un peu de blocage » pour aller plus loin.
Selon Disclose, le géant américain aurait artificiellement organisé une baisse de 800 millions des bénéfices de son antenne française, issue du rachat de la branche énergie d’Alstom, basée à Belfort. Une évasion fiscale synonyme d’une perte de 150 à 300 millions d’euros pour l’Etat français. Le sénateur PCF Eric Bocquet a écrit à Bruno Le Maire pour lui demander des comptes. « C’est vraiment du foutage de gueule cette histoire », dénonce la centriste Nathalie Goulet.
Après une longue attente pour la nomination du gouvernement, une forme de flottement s’est installée, avec le risque pour l’exécutif d’une impression d’inaction. Mais à moins de deux semaines du premier tour des législatives, Emmanuel Macron, en vrai chef de la majorité, organise deux déplacements pour parler santé et école, deux thèmes qu’il entend mettre en avant.
Avec le premier gouvernement Borne, Emmanuel Macron s’appuie sur une équipe aguerrie et loyale, des piliers sur lesquels compter, sans oublier de respecter les équilibres politiques de sa majorité. Un changement dans la continuité, avec quelques entrées remarquées, comme l’intellectuel Pap Ndiaye, un anti-Blanquer à l’Education, ou l’ex-patron des députés LR, Damien Abad. Mais le gain politique semble au final bien maigre.
Président du groupe LR de l’Assemblée depuis 2019, Damien Abad fait son entrée au gouvernement. Il était pressenti depuis quelques semaines. Il entend « dépasser les clivages pour changer la vie de millions de Français ». Pour les LR, c’est un nouveau coup dur.
La NUPES donnée en tête dans certaines intentions de vote mais la majorité présidentielle devant, en nombre de sièges. Ce décalage s’explique par le mode de scrutin des législatives. Mais selon le professeur de droit public, Benjamin Morel, « il faut beaucoup se méfier » de ces sondages. Jean-Daniel Levy, d’Harris interactive, le reconnaît lui-même : faire des sondages sur les législatives « est très difficile », « il faut prendre ces données avec de multiples précautions ».
Comme à chaque élection législative, les dissidences se multiplient. A gauche, on les trouve surtout au PS, où l’accord de la NUPES avec LFI passe très mal chez certains socialistes. Malgré un accord avec ses alliés, la majorité présidentielle n’y coupe pas et devra faire face aussi à des candidatures dissidentes.
Son investiture pour les législatives, malgré une condamnation pour violences conjugales, était devenue intenable. La défense très critiquée, ce matin, du délégué général de Renaissance, Stanislas Guérini, a précipité les choses. Le candidat se retire, dénonçant « l’alliance de la mauvaise foi, des raccourcis partisans et de la bonne conscience a peu de frais ».
Une nouvelle circulaire demande aux préfets d’attribuer une « nuance politique » aux candidats aux législatives. Les candidats de la majorité présidentielle seront comptabilisés sur l’unique nom d’Ensemble !, alors que la NUPES n’est pas prise en compte. Ses candidats seront forcément comptés séparément, comme LFI, EELV, PS ou PCF.
Dans une circulaire, Gérald Darmanin demande aux préfets d’attribuer, comme à chaque élection, une « nuance politique » aux candidats aux législatives. Si les candidats de la majorité présidentielle pourront être comptabilisés dans les résultats sous l’unique nom de « Ensemble ! », la NUPES n’est pas prise en compte. Malgré l’union, la gauche paraîtra « comme divisée », entre LFI, EELV, PS et PCF. L’Intérieur met en avant « une logique de lisibilité de l’offre politique ».