Le gouvernement propose dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale que soit appliquée aux compléments de salaires, comme les titres restaurants ou les chèques vacances, une contribution patronale de 8 %. La mesure devrait rapporter un milliard d’euros aux caisses de la Sécurité sociale.
Ouvert au compromis et à la discussion, le ministre de l’Économie et des Finances Roland Lescure veut toutefois poser un cadre pour la discussion budgétaire. Au Sénat, il s’est posé en garant de la trajectoire permettant un retour au déficit sous les 3 % en 2029. Il prévient : chaque nouvelle dépense devra être compensée ailleurs. Quant à l’ouverture sur les retraites, il affirme que sa suspension est « le prix de la stabilité politique ».
Le projet de loi de finances ne prévoit pas de revalorisation du niveau des tranches de l’impôt sur le revenu, comme c’était l’usage pour neutraliser l’inflation. En conséquence, des personnes dont les revenus ont augmenté en 2025, et qui n'étaient pas imposables jusqu’à présent, pourraient être redevables de ce prélèvement.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 présenté ce 14 octobre en Conseil des ministres prévoit un ralentissement marqué de la progression des dépenses de santé, et prévoit un gel pour l’ensemble des retraites de base.
Le gouvernement va présenter ce mardi 14 octobre les textes budgétaires de l’année 2026, pour un dépôt dans la foulée sur le bureau des deux assemblées. Ce coup d’envoi in extremis de la procédure budgétaire devrait malgré tout permettre de garantir les délais d’examen au Parlement encadrés par la Constitution.
Au lendemain de son discours à l’Assemblée nationale, le Premier ministre réitéra l’exercice le mercredi devant les sénateurs. La Haute assemblée prévoit également l’examen d’une proposition de loi organique, transpartisane, pour autoriser le report des élections en Nouvelle-Calédonie.
Les sénateurs font bloc derrière leur président de parti, Bruno Retailleau, qui a annoncé le lancement d’une procédure d’exclusion à l’égard des ministres membres de LR, nommés ce soir dans le gouvernement Lecornu II.
Deux jours après la reconduction de Sébastien Lecornu, l’exécutif a choisi ce 12 octobre la nouvelle liste des ministres. Le nouveau casting fait émerger de nouveaux visages, comme le président de la SNCF Jean-Pierre Farandou ou Monique Barbut, présidente du WWF-France. Des ministres LR subsistent aux responsabilités, malgré la consigne du parti, avec par exemple Vincent Jeanbrun et Annie Genevard.
Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron se sont entretenus dans la soirée de ce dimanche 12 octobre. L’Elysée a annoncé par communiqué la liste des 34 ministres.
Le lundi 13 octobre est la dernière date possible pour assurer les délais constitutionnels d’examen parlementaire des textes budgétaires, et la saisine du Conseil constitutionnel, avant une promulgation au 31 décembre. Mais la transmission aux assemblées requiert plusieurs conditions préalables.
Alors que tous les regards sont tournés vers l’Élysée, dans l’attente de la désignation d’un nouveau Premier ministre, les statistiques de l’instabilité gouvernementale depuis l’été 2024 donnent le tournis. Un exemple : depuis les législatives, la France a presque vécu un trimestre entier sous le régime de l’expédition des affaires courantes.
Dans sa prise de parole ce mercredi matin, en pleine prolongation des consultations politiques, le Premier ministre démissionnaire a esquissé les conditions d’un compromis autour de la trajectoire budgétaire. Sébastien Lecornu a évoqué une fourchette de réduction des dépenses pour 2026, atténuée par rapport au plan budgétaire imaginé par François Bayrou.