La mission « travail et emploi » est l’une des politiques dont les moyens vont diminuer le plus l’an prochain, dans l’état actuel du projet de loi de finances déposé ce 10 octobre. Elle est en baisse de près de 10 %.
Le ministre de l’Economie et celui des Comptes publics ont présenté les grands arbitrages du projet de loi de finances pour 2025, avec pour cible un déficit public à 5 % du PIB. Revendiquant un effort de 60 milliards d’euros, dont deux tiers par des réductions de dépense, le gouvernement veut défendre la crédibilité financière du pays. Pris par le temps, il agira également par amendements au Parlement, pour la partie recettes comme pour la partie dépenses.
Interrogé sur les deux assassinats survenus à Marseille sur fond de guerre des gangs, le ministre de la Justice a annoncé une enquête administrative sur les conditions de détention, puisque le commanditaire agissait depuis sa cellule. Didier Migaud a également donné rendez-vous à la fin de l’année pour les débats sur la proposition de loi sénatoriale de lutte contre le narcotrafic.
Interpellé sur les économies demandées aux collectivités territoriales, le Premier ministre a fait une annonce dont le Sénat et les maires rêvaient depuis plusieurs années. Michel Barnier a pris l’engagement qu’il n’y aurait pas de transfert obligatoire de la compétence communale « eau et assainissement » aux intercommunalités en 2026.
Lors d’un débat consacré à la progression de la dette, le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent-Saint Martin a estimé que les mesures contenues dans le projet de loi de finances étaient « à la mesure de la situation ». La droite, majoritaire, insiste sur « l’urgence » à redresser la pente, alors que la charge de la dette s’alourdit dangereusement.
Le budget 2025 sera l’occasion pour l’exécutif de rétablir les taxations sur l’électricité au niveau de leur niveau d’avant-crise. Le mouvement était annoncé depuis un an. Mais dans un contexte budgétaire très contraint, et de baisse des prix de marché de l’électricité, Bercy envisage d’aller plus loin. L’hypothèse de travail divise politiquement.
À la recherche d’économies, le gouvernement se penche sur le plafond de prise en charge du salaire par l’Assurance maladie en cas d’arrêt de travail, selon le quotidien les Échos. Ces derniers mois, le gouvernement et la Cour des comptes ont pointé à plusieurs reprises la progression continue des indemnités journalières.
Le cadrage budgétaire proposé par le gouvernement devrait représenter deux points de PIB, un niveau rarement observé au cours de l’histoire récente. Certains observateurs parlent d’un ajustement « inédit ».
En ouverture de sa déclaration de politique générale au Sénat, le Premier ministre a condamné « avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques de l’Iran contre Israël ». « Pour nous, pour la France, la sécurité d’Israël n’est pas négociable », a-t-il ajouté.
Le directeur de la Sécurité sociale, Pierre Pribile, auditionné au Sénat ce 2 octobre, n’anticipe pas d’amélioration sur le front du déficit pour l’année 2024. Selon les calculs de ses équipes, il sera « un peu moins bien » mais « pas très loin » de la révision publiée en mai, à 16,6 milliards d’euros.
Les annonces fiscales du Premier ministre à l’Assemblée nationale provoquent déjà des débats au sein du « bloc central ». Au sein de la commission des finances du Sénat, certains se disent « interrogatifs » voire inquiets, en l’absence d’éléments plus précis. Chez les socialistes, plusieurs relèvent une ouverture sur les impôts des grandes entreprises ou des foyers les plus aisés, et attendent désormais les dispositions précises.
Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a fait de la réduction du déficit public son premier engagement. Il avance trois séries de « remèdes » : réduction des dépenses, « efficacité de la dépense publique » et mesures fiscales ciblées.