Dans une allocution de 25 minutes devant ses ministres, le Président de la République a dressé un bilan de l’année écoulée et a dressé des perspectives pour l’été et la rentrée. Jeux Olympiques, immigration, finances publiques… le chef de l’Etat a abordé de nombreux sujets et a fixé un « cap » et des « axes » de travail à sa nouvelle équipe gouvernementale.
Décalé plusieurs fois, le remaniement promis a finalement eu lieu. Gabriel Attal va prendre le portefeuille de Pap Ndiaye à l’Education nationale et Aurélien Rousseau celui de François Braun à la Santé. Aurore Bergé intègre le gouvernement, tandis que Marlène Schiappa le quitte. Au-delà de quelques autres « ajustements », l’architecture globale du gouvernement reste la même.
Alors que Gabriel Attal remplace Pap Ndiaye à l’Education nationale, la droite sénatoriale se félicite de la sortie du gouvernement d’un ministre très critiqué par la majorité sénatoriale, et appelle le futur ministre à profiter de son poids politique pour « arrêter les zig zags. » À gauche, on espère que Gabriel Attal se saisira de la question de la mixité sociale dans le privé.
Principale information des « ajustements » du gouvernement ce jeudi, Gabriel Attal remplace donc Pap Ndiaye à l’Education nationale. Ce-dernier laisse à son successeur de nombreux chantiers, de la revalorisation des enseignants au harcèlement scolaire, en passant par la réforme du baccalauréat, la mixité sociale dans le privé, ou le port des abayas.
Alors que la session parlementaire s’achève dans les jours qui viennent, de nombreux projets de loi ont été voté par la majorité sénatoriale lors de cette dernière année. Seuls les textes budgétaires ont été rejetés, mais la droite a aussi réussi à obtenir des concessions de la part du gouvernement dans cette nouvelle configuration parlementaire.
Après les annonces de Bercy sur l’augmentation de la taxation de l’alcool, les sénateurs s’inquiètent. Pour un gain budgétaire assez modeste – quelques centaines de millions d’euros – les parlementaires spécialistes du sujet ont peur de fragiliser une filière en crise et ne croient pas vraiment à la justification de santé publique.
Alors que le gouvernement affiche une baisse des dépenses de 4,2 milliards d’euros, les parlementaires de droite en charge de l’examen budgétaire au Sénat contestent la pérennité de cet effort budgétaire. Celui-ci s’expliquerait simplement par la fin des mesures d’urgence mises en place pendant le covid et la crise énergétique. À gauche, on conteste un schéma de rigueur budgétaire et en appelle à lutter contre l’évasion fiscale.
Un rapport de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques se prononce pour la fusion de l’ASN et de l’IRSN, relançant ainsi la réforme de la sûreté nucléaire abandonnée en mai par le gouvernement. Un revirement qui pourrait annoncer une réforme assez rapide, mise en place entre l’automne 2023 et l’année 2024.
Invitée de notre matinale, Agnès Firmin Le Bodo est revenue sur le futur projet de loi sur la fin de vie, qui devrait bien être présenté en conseil des ministres à la rentrée. La ministre en charge du dossier continue à défendre « l’ouverture du droit » à « l’aide active à mourir », sans encore préciser s’il s’agira de l’euthanasie ou de la fin de vie. L’accès aux soins palliatifs sera aussi abordé dans la loi.
Invité de notre matinale, Manuel Bompard alerte sur la volonté des écologistes de faire cavaliers seuls aux élections européennes, ainsi que sur les déclarations de Fabien Roussel qui a estimé que la Nupes était « dépassée. » Le coordonnateur de LFI a proposé la tête de liste à EELV, et affirme être prêt à se ranger derrière « les sortants écologistes ou socialistes » aux municipales. « Qu’est-ce que je peux faire de plus ? », interroge-t-il.
Le ministre de la Transition écologique alerte sur des nappes phréatiques remplies à 68% « en dessous des normales de saison » début juillet. Christophe Béchu a beau miser sur le site « Vigie-Eau » pour « connaître les restrictions qui s’appliquent » selon les différents territoires, l’évolution de la situation pour l’été inquiète. Pour l’hydrologue Vazken Andréassian, la situation n’est pas encore « mauvaise », mais tout dépendra des précipitations des prochaines semaines.
Lors de l’examen du projet de loi « Plein Emploi », la majorité sénatoriale a durci le texte du gouvernement en instaurant une durée minimale hebdomadaire « d’activité » de 15 heures pour les bénéficiaires du RSA ainsi qu’à d’autres bénéficiaires des allocations chômage. Une mesure « infantilisante » et « dissuasive » pour la gauche, qui ne s’est pas non plus rangée à la rédaction du gouvernement plus ouverte sur la durée effective.