Lors d’une élection législative partielle en Ariège, un report de voix favorable des électeurs macronistes et du Rassemblement national a permis la victoire de la candidate socialiste dissidente face à la candidate LFI-Nupes. La députée nouvellement élue a reçu les félicitations de la majorité présidentielle, et même du RN. Jusqu’à la constitution d’un « front républicain » contre la Nupes ?
Invité de notre matinale, Manuel Bompard est revenu sur l’élection législative partielle en Ariège, qui a vu la dissidente socialiste Martine Froger battre la candidate LFI soutenue par la Nupes, Bénédicte Taurine. Une défaite qui s’explique pour lui par une « alliance de circonstance » entre macronistes, droite et extrême droite et qui doit amener le Parti socialiste à clarifier sa ligne.
Alors que le terme « extrême gauche » est largement galvaudé dans le débat public, la question d’une définition rigoureuse de ce courant politique se pose. Anticapitaliste et critique de la gauche institutionnelle, l’extrême gauche assume certaines formes de violences politiques, ce qui n’explique pas nécessairement le durcissement du mouvement contre la réforme des retraites, pour l’historien Aurélien Dubuisson.
Lors des questions d’actualité au gouvernement, le sénateur écologiste Thomas Dossus a interpellé Gérald Darmanin sur le déroulement de la manifestation de ce week end à Sainte-Soline et « son bilan », avec deux manifestants encore dans le coma. Le ministre de l’Intérieur l’a accusé de relayer des « fake news » et a mis en cause sa participation à une manifestation interdite par la préfecture.
En commission, le Sénat est revenu sur la renationalisation d’EDF votée par l’Assemblée nationale. De même, le rapporteur LR, Gérard Longuet, écarte « l’incessibilité » des capitaux d’EDF prévue par le texte, et attend la réforme du marché européen de l’électricité : « C’est l’organisation du marché qui commande. »
Invité de notre matinale, Boris Vallaud est revenu sur la crise politique et sociale depuis l’activation du 49-3 à l’Assemblée nationale. Le président du groupe socialiste estime qu’Emmanuel Macron est le seul responsable, et qu’à ce titre, seul un retrait de la réforme des retraites pourra « apaiser » la situation.
Alors que les manifestations spontanées en réaction au 49-3 se multiplient dans toute la France, avec des heurts particulièrement violents à Paris, la question de l’encadrement juridique du droit de manifester se pose. Participer à une manifestation non déclarée ne constitue pas un délit, mais la Préfecture de police assure que les manifestants arrêtés l’ont été pour des « infractions caractérisées. »
Invité de notre matinale, François-Xavier Bellamy est revenu sur le vote de motion de censure à l’Assemblée nationale ce lundi. Le député européen a indiqué qu’il ne l’aurait pas voté, par cohérence politique par rapport à ses convictions, mais qu’il « comprend » ses collègues puisque la réforme a « cristallisé » les tensions sociales.
Depuis l’utilisation de l’article 49-3 jeudi dernier, l’intensité du mouvement social contre la réforme est montée d’un cran. Le florissement des mobilisations spontanées sur l’ensemble du territoire pourrait suggérer une « gilet-jaunisation » du conflit, mais avec un encadrement syndical plus important à la base, et un mouvement pour le moment plus marqué à gauche.
Invité de notre matinale, Laurent Jacobelli est revenu sur le vote des motions de censure prévu ce lundi après-midi. Le député RN a fustigé l’attitude du Président dans la crise politique actuelle et a appelé à dépasser les clivages politiques lors du vote des motions de censure, sur celle du RN ou celle de Liot.
Le recours au 49-3 sur la réforme des retraites n’a pas fait réagir qu’en France. À l’international, cette particularité constitutionnelle française interroge jusqu’à la presse favorable à la réforme. Au Royaume-Uni, qui vit aussi actuellement un mouvement social de grande ampleur, la presse reste circonspecte face à l’adoption d’une réforme d’une telle ampleur sans vote au Parlement.
Alors que les députés ont refusé la fusion entre l’ASN et l’IRSN mais que le gouvernement pourrait demander un nouveau vote, le rapporteur du texte sur la relance du nucléaire au Sénat continue de s’interroger sur la mesure. Cette fusion n’avait absolument pas été évoquée au Sénat, et Daniel Gremillet (LR) estime qu’il est encore trop tôt pour se prononcer.