Publiés ces derniers jours, une dizaine de décrets vont permettre la mise en application de plusieurs dispositifs de la loi immigration, adoptée en décembre dernier. Notamment la réduction du délai d’application des obligations de quitter le territoire (OQTF) ou encore la création d’un contrat sur le respect « des principes de la République », désormais associé à chaque demande de séjour.
Plus d’une semaine après le second tour des législatives anticipées, le chef de l’Etat a accepté la démission de son Premier ministre et du gouvernement. Néanmoins, l’exécutif devrait rester en place plusieurs semaines pour gérer les affaires courantes, du moins jusqu’à ce qu’une majorité en mesure de gouverner ne parvienne à se forme à l’Assemblée nationale.
Avec un paysage politique désormais scindé en trois grands blocs, les tractations à l’œuvre d’une formation à l’autre pour permettre l’élection d’un président à l’Assemblée nationale, le 18 juillet, pourraient, en creux, dessiner les contours d’une future majorité de gouvernement.
Devant une Assemblée nationale potentiellement paralysée par le tripartisme, le Sénat s’affirme comme un pôle de stabilité parlementaire, même s’il ne peut, à lui seul, conduire le processus législatif à son terme. Par ailleurs, ses missions de contrôle pourraient être utilisées par la majorité sénatoriale comme le poil à gratter du prochain exécutif.
Pour l’heure, il n’y a toujours aucune lisibilité à l’Assemblée nationale sur la mise en place d’une coalition de gouvernement. La gauche a besoin de s’élargir pour confirmer son avance et s’émanciper du risque de censure. Au centre, certains responsables de la majorité sortante appuient pour un rapprochement avec les LR, au risque de fracturer ce qui reste du camp présidentiel.
Les parlementaires socialistes sont de plus en plus nombreux à évoquer, pour pouvoir gouverner, une extension du Nouveau Front populaire vers le bloc central. Ce qui impliquerait d’amender le programme porté par la gauche, au risque de fracturer une alliance fragile et de décevoir leurs électeurs.
L’ancien président de la République doit participer ce mardi 9 juillet à une réunion autour d’Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin, dont le courant, minoritaire au sein du PS, constitue l’un des principaux mouvements d’opposition à la ligne politique défendue par Olivier Faure, l’actuel Premier secrétaire.
Les réunions s’enchaînent du côté du Nouveau Front populaire depuis la courte victoire du bloc de gauche aux législatives. Les partis doivent désormais s’accorder sur le candidat qu’ils souhaitent envoyer à Matignon, avec le risque, dans un contexte de forte fracturation parlementaire, de ne pas pouvoir appliquer leur programme.
Malgré l’avance du bloc de gauche, le second tour des législatives confirme la tripartition de l’Assemblée nationale. Sans majorité claire pour gouverner, de nombreux scénarios restent sur la table, à commencer par celui d’un blocage politique.
De nombreux textes de loi adoptés par le Parlement n’ont pas encore été exécutés faute de décrets d’application. Le gouvernement pourrait accélérer sur leur publication au Journal officiel dans les prochains jours, afin de sécuriser certaines réformes clés en cas d’alternance. Car même si le nouveau gouvernement, quel qu’il soit, a l’obligation d’exécuter les textes déjà votés, il dispose aussi d’une certaine marge de manœuvre sur leurs modalités d’application.
Avec plus de 220 désistements de candidats qualifiés pour le second tour des législatives en faveur du barrage républicain, la possibilité pour le Rassemblement national d’atteindre la majorité absolue dans la prochaine assemblée s’amenuise. Néanmoins, le parti de Marine Le Pen peut encore espérer se maintenir suffisamment haut pour faire l’appoint de sièges avec d’éventuels débauchages à droite.
Le premier tour des législatives anticipées trahit la lente progression du Rassemblement national dans la capitale, sans que le parti de Marine Le Pen ne parvienne à s’imposer dans aucune circonscription. Le bloc de gauche reste très largement plébiscité, notamment dans l’est de la capitale, tandis que la macronie, en net recul, se replie sur les anciens bastions de droite et leurs électeurs.